CHAPITRE VIII.
FRANCE.
DEPUIS LES VALOIS JUSQU’A LOUIS XIV.
La France doit à l’influence italienne du seizième siècle la mode des
points coupés et de la dentelle. Ce fut Catherine de Médicis (1) qui
l’apporta, et sous les Valois le luxe de la broderie, des dentelles d’or,
d’argent et de sil, devint excessif.
La fraise, ainsi nommée de sa ressemblance plus ou moins imagi-
naire avec la fraise de veau, fut adoptée par Henri II pour cacher une
cicatrice et continua d’être en faveur à la cour de ses fils. La Reine
mère ne quitta plus le deuil après la mort de son époux : aucun or-
nement n’apparaît donc à ses fraises montées sur sil d’archal; mais
les fraises qu’on porte à la cour sont garnies à profusion de point
coupé et de lacis du dessin symétrique de l’époque, et elles sont par-
fois l’œuvre de mains royales.
La fraise était le grand souci d’Henri III; il ne dédaignait pas de
manier de ses propres mains le fer à plisser pour en arranger les
rouleaux. « Gaudronneur des collets de sa femme, » était le sobri-
quet que lui avaient donné les satiristes du temps (2).
Vers 1576, les fraises avaient atteint, à la cour de France, des di-
mensions telles (3) que ceux qui les portaient pouvaient à peine tour
(1) Les modes italiennes parurent de bonne heure en France. Isabeau de Bavière, la
charmante Valentine de Milan, introduisirent les premières les riches tissus d’Italie. Louis XI
fit venir de Milan, de Venise, de Pistoie, des ouvriers auxquels il accorda des privilèges
que confirma plus tard Charles VIII.
. (2) Satire Ménippée, Paris, 1593.
(3) « Un tiers d’aulne de largeur, » selon Palma Cayet.
« S’ils se tournoient, chacun se reculait crainte de gaster leurs fraizes, » dit la Satire
Ménippée.
FRANCE.
DEPUIS LES VALOIS JUSQU’A LOUIS XIV.
La France doit à l’influence italienne du seizième siècle la mode des
points coupés et de la dentelle. Ce fut Catherine de Médicis (1) qui
l’apporta, et sous les Valois le luxe de la broderie, des dentelles d’or,
d’argent et de sil, devint excessif.
La fraise, ainsi nommée de sa ressemblance plus ou moins imagi-
naire avec la fraise de veau, fut adoptée par Henri II pour cacher une
cicatrice et continua d’être en faveur à la cour de ses fils. La Reine
mère ne quitta plus le deuil après la mort de son époux : aucun or-
nement n’apparaît donc à ses fraises montées sur sil d’archal; mais
les fraises qu’on porte à la cour sont garnies à profusion de point
coupé et de lacis du dessin symétrique de l’époque, et elles sont par-
fois l’œuvre de mains royales.
La fraise était le grand souci d’Henri III; il ne dédaignait pas de
manier de ses propres mains le fer à plisser pour en arranger les
rouleaux. « Gaudronneur des collets de sa femme, » était le sobri-
quet que lui avaient donné les satiristes du temps (2).
Vers 1576, les fraises avaient atteint, à la cour de France, des di-
mensions telles (3) que ceux qui les portaient pouvaient à peine tour
(1) Les modes italiennes parurent de bonne heure en France. Isabeau de Bavière, la
charmante Valentine de Milan, introduisirent les premières les riches tissus d’Italie. Louis XI
fit venir de Milan, de Venise, de Pistoie, des ouvriers auxquels il accorda des privilèges
que confirma plus tard Charles VIII.
. (2) Satire Ménippée, Paris, 1593.
(3) « Un tiers d’aulne de largeur, » selon Palma Cayet.
« S’ils se tournoient, chacun se reculait crainte de gaster leurs fraizes, » dit la Satire
Ménippée.