CHAPITRE XXXIV.
ÉCOSSE.
DES MANUFACTURES DE DENTELLE.
Pendant les troubles de 1745, on fut beaucoup trop occupé en
Écosse de soulèvements et d’exécutions pour donner la moindre at-
tention à l’industrie nationale. Quelques années avant, on avait fait
de grands efforts pour améliorer la silature du lin ; des prix avaient
été fondés et l’on apprenait à siler aux enfants dans les écoles et au-
tres établissements charitables.
Vers le milieu du dix-huitième siècle, Élisabeth, duchesse d’Ha-
milton, en voyageant sur le continent, vit des ouvrières faire de la
dentelle, et elle pensa que cette industrie pourrait fort bien être im-
portée en Écosse. Elle emmena des dentellières de France qui ensei-
gnèrent à faire de la dentelle aux fuseaux dans les écoles de ses do-
maines. L’œuvre prospéra, et en 1754, un journal d’Édimbourg en
signala les bons résultats. En cette même année une société fut fondée
pour encourager l’industrie nationale: il est probable que lady Ha-
milton n’y était pas étrangère. Cette société poursuivait la même
mission que la société antifrançaise en Angleterre : elle donnait des
prix; les dentellières d’Hamilton en obtinrent plusieurs. La mort
prématurée du duc d’Hamilton (1758), le second mariage de sa veuve,
qui devint (1759) duchesse d’Argyle, ne changèrent rien à l’état des
choses. « La fabrication de la dentelle, rapporte un auteur contem-
porain, continue, avec succès, sous le patronage de l’aimable duchesse
d’Argyle. » Quant à la dentelle d’Hamilton, tous les spécimens que
l’auteur en a pu découvrir sont bien au-dessous des éloges qu’on en
a fait ; c’est une grosse dentelle à losanges, ferme et solide, mais bonne
seulement à garnir des bonnets de nuit (sig. 149).
ÉCOSSE.
DES MANUFACTURES DE DENTELLE.
Pendant les troubles de 1745, on fut beaucoup trop occupé en
Écosse de soulèvements et d’exécutions pour donner la moindre at-
tention à l’industrie nationale. Quelques années avant, on avait fait
de grands efforts pour améliorer la silature du lin ; des prix avaient
été fondés et l’on apprenait à siler aux enfants dans les écoles et au-
tres établissements charitables.
Vers le milieu du dix-huitième siècle, Élisabeth, duchesse d’Ha-
milton, en voyageant sur le continent, vit des ouvrières faire de la
dentelle, et elle pensa que cette industrie pourrait fort bien être im-
portée en Écosse. Elle emmena des dentellières de France qui ensei-
gnèrent à faire de la dentelle aux fuseaux dans les écoles de ses do-
maines. L’œuvre prospéra, et en 1754, un journal d’Édimbourg en
signala les bons résultats. En cette même année une société fut fondée
pour encourager l’industrie nationale: il est probable que lady Ha-
milton n’y était pas étrangère. Cette société poursuivait la même
mission que la société antifrançaise en Angleterre : elle donnait des
prix; les dentellières d’Hamilton en obtinrent plusieurs. La mort
prématurée du duc d’Hamilton (1758), le second mariage de sa veuve,
qui devint (1759) duchesse d’Argyle, ne changèrent rien à l’état des
choses. « La fabrication de la dentelle, rapporte un auteur contem-
porain, continue, avec succès, sous le patronage de l’aimable duchesse
d’Argyle. » Quant à la dentelle d’Hamilton, tous les spécimens que
l’auteur en a pu découvrir sont bien au-dessous des éloges qu’on en
a fait ; c’est une grosse dentelle à losanges, ferme et solide, mais bonne
seulement à garnir des bonnets de nuit (sig. 149).