CHAPITRE XVI.
FLANDRE.
VALENCIENNES.
La fabrication de la dentelle, à Valenciennes, date du quinzième
siècle; ses premiers produits sont attribués à Pierre Chauvin et à
Ignace Harent, qui employaient du fil de lin tordu à trois brins.
Cette industrie fut florissante sous le règne de Louis XIV ; elle attei-
gnit son plus haut degré de prospérité de 1725 à 1780; il y avait
alors, dans la ville seule, de 3,000 à 4,000 dentellières.
Un des plus beaux spécimens connus d’ancienne Valenciennes forme
la garniture d’une aube (1) que possèdent les Dames de la Visitation
du Puy. Le dessin, composé de fleurs et de volutes, se rapproche du
style de la Renaissance. La dentelle a 22 centimètres de largeur; la
garniture consiste en trois rangs de dentelle superposés, ce qui lui
donne 66 centimètres de haut.
Dès avant la Révolution, on commençait à donner la préférence
aux dentelles plus légères et moins coûteuses de Bruxelles, Lille et
Arras sur les substantiels et solides produits de Valenciennes « les
éternelles Valenciennes », ainsi qu’on les appelait. L’industrie déclina
rapidement et la disparition des manchettes dans le costume des
hommes en diminua beaucoup la production. En 1790, elle n’em-
ployait plus que 250 ouvrières, et malgré les efforts de Napoléon Ier
et de ceux qui lui succèdent pour la relever, il n’y avait plus à Va-
lenciennes, en 1851, que deux vieilles dentellières octogénaires. Il
est regrettable qu’on ait laissé la Belgique s’approprier une branche
(1) Elle est photographiée dans V Album d'archéologie religieuse. On suppose qu’elle fut
faite vers la fin du dix-septième siècle.
FLANDRE.
VALENCIENNES.
La fabrication de la dentelle, à Valenciennes, date du quinzième
siècle; ses premiers produits sont attribués à Pierre Chauvin et à
Ignace Harent, qui employaient du fil de lin tordu à trois brins.
Cette industrie fut florissante sous le règne de Louis XIV ; elle attei-
gnit son plus haut degré de prospérité de 1725 à 1780; il y avait
alors, dans la ville seule, de 3,000 à 4,000 dentellières.
Un des plus beaux spécimens connus d’ancienne Valenciennes forme
la garniture d’une aube (1) que possèdent les Dames de la Visitation
du Puy. Le dessin, composé de fleurs et de volutes, se rapproche du
style de la Renaissance. La dentelle a 22 centimètres de largeur; la
garniture consiste en trois rangs de dentelle superposés, ce qui lui
donne 66 centimètres de haut.
Dès avant la Révolution, on commençait à donner la préférence
aux dentelles plus légères et moins coûteuses de Bruxelles, Lille et
Arras sur les substantiels et solides produits de Valenciennes « les
éternelles Valenciennes », ainsi qu’on les appelait. L’industrie déclina
rapidement et la disparition des manchettes dans le costume des
hommes en diminua beaucoup la production. En 1790, elle n’em-
ployait plus que 250 ouvrières, et malgré les efforts de Napoléon Ier
et de ceux qui lui succèdent pour la relever, il n’y avait plus à Va-
lenciennes, en 1851, que deux vieilles dentellières octogénaires. Il
est regrettable qu’on ait laissé la Belgique s’approprier une branche
(1) Elle est photographiée dans V Album d'archéologie religieuse. On suppose qu’elle fut
faite vers la fin du dix-septième siècle.