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Gawlikowski, Michał; Michałowski, Kazimierz
Palmyre: fouilles polonaises (Band 6): Le temple palmyrénien: étude d'épigraphie et de topographie historique — Warszawa, 1973

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https://doi.org/10.11588/diglit.41251#0020
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LA VILLE ET SES TEMPLES

rempart a été conservé autour de la région non bâtie au sud ; il a été en revanche démoli
au nord, pour permettre l’extension notable de l’aire urbaine. Seule une fouille exhaustive
des quartiers résidentiels pourrait définir son parcours de ce côté; il est possible qu’il
n’ait pas beaucoup dépassé la ligne de la future Grande Colonnade.
Les parties de l’ancien rempart jusqu’ici retrouvées permettent d’en dégager quelques
traits caractéristiques. Une large ceinture sans rapport à la surface bâtie, accrochée à l’émi-
nence du Gebel Muntar, répond au modèle réalisé par les ouvrages défensifs du monde
hellénistique 38. Point d’acropole, bien entendu, mais aucune des collines avoisinantes
ne présentait de possibilité de la fonder. L’aspect général du mur n’est cependant pas
uniforme. Le tronçon de la montée nord du Gebel Muntar, avec ses tours et son tracé
irrégulier, se replace bien dans la tradition de l’urbanisme séleucide. Par contre, les courtines
droites dans la plaine, non relayées de tours, ne trouvent pas leurs semblables. Il s’agit
d’un ouvrage de défense relativement faible, qui n’était pas en mesure de résister à une
armée pourvue d’un équipement poliorcétique. Apparemment, les constructeurs n’en-
visageaient pas un siège régulier. Tout porte à croire que la destination du rempart était
de défendre la ville et ses jardins contre les incursions des nomades. Pour satisfaire ce
but, on n’avait pas besoin de fortifications plus sophistiquées.
Récemment, D. van Berchem a attiré pour la seconde fois l’attention sur le rempart,
en soutenant la thèse selon laquelle la technique qu’il reflète était « conçue à l’usage des
fantassins pour la défense et pour l’attaque » et, de ce fait, qu’elle « trahit l’intervention
des légionnaires >>39. Ces remarques s’appuyaient sur l’analyse du secteur conservé sur
la pente nord-est du Gebel Muntar, très différent, nous l’avons vu, du tronçon dégagé
depuis. Il n’y a pas moyen d’attribuer aux Romains ce mur en briques crues, de faible
valeur défensive et du type qui leur était inconnu. Il ressemble par son aspect général
aux remparts mésopotamiens, indiqués précisément par D. van Berchem comme modèle
probable dont se seraient servi les Palmyréniens « s’ils avaient éprouvé le besoin de fermer
leur ville », mais il s’en distingue pourtant par le manque de tours 40. On comprend toujours
mal pourquoi les Palmyréniens ont jugé nécessaire de pourvoir les pentes inaccessibles
du Muntar de défenses beaucoup plus substantielles que dans la plaine ouverte : le fortin
au sommet, les tours, le mur en pierre. Peut-être la colline n’était d’abord pas fortifiée du
tout, et le mur qui l’escalade est postérieur aux parties en brique dans la plaine.
Après le dégagement de la porte de Damas, J. Starcky a proposé d’attribuer l’ouvrage
tout entier au Ier siècle p.C.41 D. van Berchem avance une date plus précise vers l’an
20, en faisant valoir le caractère prétendument romain du rempart. Il propose de l’attribuer
à la légion X Fretensis, dont un détachement au moins est apparu à Palmyre en 18/19 42.
Cependant, il n’est pas question d’une enceinte de type romain; nous verrons d’ailleurs
que la présence de troupes ne marque qu’une emprise assez vaguement définie du pouvoir
romain sur l’oasis. Les résultats de la fouille m’amènent à remonter sensiblement cette
date.
D. van Berchem a très justement délimité l’époque du rempart comme celle comprise
entre le raid d’Antoine contre la ville ouverte de Palmyre en 41 a.C. et la dédicace du

38 Cf. p. ex. Martin, L’urbanisme dans la Grèce antique, p. 193 suiv. Le rempart hellénistique de
Pétra : P. P a r r, RB 69, 1962, p. 77 suiv.
39 CRAI 1970, pp. 231-237 (citations de la p. 235).
40 Cf. D. van Berchem, Syria 31, 1954, p. 268 suiv.
41 J. Starcky, Palmyre guide archéologique, Beyrouth 1941, p. 24.
42 CRAI 1970, pp. 235-236; cf. Inv. IX, 2 et H. Seyrig, Syria 13, 1932, pp. 267, 274-275.
 
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