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Passavant, Johann David
Le peintre-graveur: contenant l'histoire de la gravure sur bois, sur métal et au burin jusque vers la fin du XVI. siècle ; l'histoire du nielle avec complément de la partie descriptive de l'essai sur les nielles de Duchesne ainé... (Band 1) — Leipsic

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https://doi.org/10.11588/diglit.23492#0389
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Sur l'invention de la gravure à l'eau forte.

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l'art de graver à l'eau forte, déjà employé par Wenceslaus d'Olinutz,
en 1496, dans sa pièce satyrique de Rom a cap ut mundi?

Pour ce qui a trait au Parmesan, Mr. Harzen cherche à établir
la probabilité que ce maître, qui se trouvait en 1530 à Bologne, ait pu
être instruit par Marc Antoine dans l'art de graver à l'eau forte et
qu'il y ait commencé alors à reproduire, par ce moyen, plusieurs de
ses compositions. Du reste, nous verrons que bien avant déjà, dans
le quinzième siècle, ce procédé était connu en Italie et appliqué par
les armuriers à la gravure sur fer.

Nous n'avons aucun renseignement précis sur l'invention de la
gravure à l'eau forte; cependant nous sommes redevable à Mr. Harzen
de plusieurs données intéressantes à ce sujet, d'après lesquelles cet art
serait fort ancien. C'est ainsi que nous voyons Roger, premier roi de
Sicile, lorsqu'il fut parvenu au trône (en 1150) après des victoires ré-
pétées en Europe et en Afrique, faire graver sur son épée l'inscription
suivante: „Apulus et Calaber, Si cul us mibi servit et A fer."
Mais, comme la dureté ou la trempe de la lame s'opposait à ce que
cette inscription y fut gravée au moyen du burin, il est à présumer
qu'elle a dû l'être au moyen de l'eau forte, comme cela est principale-
ment le cas sur les lames d'une époque postérieure.

Les plus anciens documens écrits que nous connaissions sur la
gravure à l'eau forte appartiennent au XVe. siècle, et le premier que
nous rencontrons se trouve dans un manuscrit de la bibliothèque
de Paris dont l'auteur, maître Jehan le Bègue, fut nommé, en 1431,
licencié et greffier de la monnaie royale à Paris. 202) Dans un autre
manuscrit, d'un frère mineur de Venise, que l'on conserve dans le Musée
Britannique, on trouve une recette pour graver à l'eau forte sur le fer,
que Sir Charles Eastlake, dans son histoire de la peinture à l'huile,
croit être du milieu du XIVe. siècle; cependant les dates que l'on
trouve dans le manuscrit appartiennent au XVe. siècle et le texte est
interrompu par une complainte sur la mort de Charles le Hardi (en

202) Mrs. Merrifield, Original Treatises on the arts of painting. London 1849.
p. 63 : „Ad faciendum aquam que cavat ferrum. Accipe onciam j salis ammoniaci,
et onciam j aluminis roche, et onciam j de argento sublimato, et onciam j vitrioli
romani, et pista omnia bene, et accipe unum vas terre vitriatum, et pone in ipso
aquam et acetum, de utroque equaliter, et inmitte que dicta sunt, et fac bul-
lire, donec devenerit ad quantitatem medii ziatbi, vel unius; et his factis, de
ipsa linias ferrum, modo quo vis ipsum cavare seu radere, et radebit ipsum dicta
aqua."
 
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