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Paulin, Edmond
Thermes de Dioclétien — Firmin-Didot, 1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.31214#0014
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4

THERMES DE DIOCLÉTIEN.

sexes y étaient rigoureusement séparés. Toutes les constructions étaient de la plus grande simplicité (i);
l’usage était de se laver tous les jours les bras et. les jambes et de se baigner une fois par semaine (2).

Vers l’an 600 de la fondation de Rome, une piscine, sorte de lac artifîciel pratiqué entre le Cœlius et
l’Aventin, fut mise à la disposition du peuple (3).

La sévérité des mœurs diminua à mesure que les conquêtes s’étendirent; et quand, après la prise de
Corintbe et la soumission de l’Asie, les ricbesses et les dépouilles des nations vaincues affluèrent en Italie,
les Romains rivalisèrent en raffinements de luxe avec les habitants des pays conquis. A la fin de la
République, les rnceurs grecques eurent surtout une influence considérable sur les coutumes romaines (4).
L’usage des étuves, des combinaisons les plus diverses de l’eau chaude et de l’eau froide, s introduisit
dans les habitudes.

Les Romains commencèrent à cbauffer au moyen de Xhjpocaustum (5) certaines salles dans lesquelles le
pavement était porté par de grands carreaux en terre cuite soutenus par de nombreux petits piliers de
briques reposant sur un sol inférieur formé aussi de grands carreaux. Ce sol, d après Vitruve (6), était
en pente : une balle lancée sur ce plan ne pouvait y demeurer, mais devait retourner vers fentrée de la
fournaise. Dans le vide ainsi pratiqué sous le pavement suspendu, suspensurœ, la flamme, l air chaud
pouvaient circuler, puis se répandre dans les nombreux tuyaux verticaux disposés entre le mur et les
enduits qui portaient les décorations.

Les bains comprenaient trois salles principales : la chambre froide, cella frigidaria ou frigidarium,
la chambre tiède, cella tepidaria ou tepidarium et celle qui était fortement chauffée, ceila caldaria ou
caldarium (y ).

Les constructions de Pompéi, retrouvées presque intactes, fournissent des indications précises sur la
place et la destination de ces salles restées souvent garnies de leur mobilier (8). Dans les établissements
publics d’une importance secondaire, tels que ceux qui sont situés près du Forum, le fourneau, hjpocausis,
fornax, est placé comme le prescrivait Vitruve, de manière à chauffer l’eau et à répandre un air brûlant dans
les vides ménagés sous les pavements des salles. Les bains des hommes et des femmes sont distincts, mais
présentent des dispositions à peu près identiques. A Fentrée, seArouve une salle garnie de bancs où les
baigneurs se déshabillaient, apocljterium (9); une petite pièce contiguë servait au dépôt des huiles,
elœothesium (10). \dapodjterium communique : d’une part avec le frigidarium, pièce circulaire, éclairée
par en liaut et dont le milieu est occupé par un bassin; d’autre part avec le tepidarium, dont la voûte
est ornée de stucs et la corniche supportée par des atlantes entre lesquels sont placés des casiers pour
le dépôt des objets nécessaires aux baigneurs. Le tepidarium contient un grand brasier près duquel 011
pouvait s’asseoir sur des bancs de bronze; il donne accès au caldarium. Cette dernière salle chauffée par
Xhjpocaustum, se termine à fune de ses extrémités par un bassin, calda lavatio (11), et à fautre par le
laconicum en forine de niche voiitée, oii se trouve pour les ablutions une vasque, labrum, au milieu d’un
espace libre, schola, réservé à ceux qui attendaient leur tour. Une ouverture pratiquée au sommet de la
voùte de cette niche était fermée par un bouclier en métal, clypeus, qui, mù par des chaînes, permettait
de laisser échapper la chaleur à volonté (12).

Ces dispositions répondent aux instructions de Vitruve qui, dans les passages où il parle du laconicum, ne
le sépare pas des étuves, sudationes, concamerata sudatio (i3). II est cependant probable que dans certains
bains une salle était réservée au laconicum. La température dans l étuve, sudatorium (14), était poussée

V

(1) Sénèque, ibid., 9 et suiv. (8) Mazois, les Ruines de Pompêi, II, p. 92 et suiv., pl. lji; III,

(2) Sénèque, Ép., lxxxvi, 12. p. 67 et suiv., pl. xlvii à l.

(3) Elle existait au début du septième siècle de Rome, d’après — Fiorelli, Descrizione di Ponipei, p. 161 et suiv., p. 280 et suiv.,

Lucilius cité par Festus, p. 2i3 de l’édit. O. Miiller. p. ^io et suiv.

(4) Valère Maxime, II, vi. (9) Cicéron, Ad Q. Fr., III, 1,2. — Pline, Lettres, V, vi, 25.

(5) Valère Maxime, IX, 1. (10) Vitruve, V, xi.

(6) Vitruve, V, x. (11) Vitruve, ibid.

(7) Vitruve, ibid. ; le chapitre tout entier est consacré aux bains. (12) Vitruve, V, x.

— Pline le Jeune, Lettres, V, vi, 2 5 et suiv. — Sénèque, Ep., (i3) Vitruve, V, x et xi.

lxxxvi, 10 et suiv. —Celse, Traité de médecine, I, m. (i4) Sénèque, De la vie heureuse, vn,
 
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