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10 VOYAGE DANS LA GRECE,

origine aux restes de la populations d'Epidaure (i),
que les Goths renversèrent sous le règne de l'empe-
reur Valérien. Augmentée ensuite par une colonie
de Salone, saccagée par les Sclaves en 6q3, cette
ville, née du sein des orages, et, comme l'appelle
Férich (a), nid d'Alcyons, commençait à peine à
sortir du sein de ses rochers, que son existence fut
menacée par des ennemis redoutables. Attaquée par
les Maures, inquiétée par les Vénitiens, qui voulaient
réunir son territoire à celui de leur république,
alors grande et puissante au milieu de l'Europe en-
core barbare, harcelée par les roitelets qui gouver-
naient la Bosnie, elle paraissait destinée à succom-
ber, et elle aurait probablement cessé d'exister, sans
la protection formidable d'Orchan, sultan des Turcs.
Au bruit des armes victorieuses de ce prince, qui
venait d'enlever l'Asie mineure aux Césars dégénérés
de Byzance, les barons ragusais, par une de ces in-
spirations salutaires, qui décident du sort des états,
avaient tourné leurs regards vers l'Orient. Flatté de
leurs hommages, le vainqueur de tant de nations et
de tant de contrées, accueillit les députés d'une peu-
plade chrétienne de l'Occident, qui était venue se
prosterner à ses pieds, dans sa résidence impériale de
Brousse, et les envoyés rapportèrent un traité de com-
merce et de protection signé du sultan (3), qui a

(i) Epidaure, aujourd'hui Ragusa Vecchia, ou Raguse Vieille.

(2) Ferich periegesis orae Rhacusinae. i8o3.

(3) On dit que le sultan avait signé «e traité avec sa main
trempée dans l'encre, qu'il appliqua sur le papier.
 
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