Cil A PITRE' XC VI. 47?
CHAPITRE XCVI.
Introduction à la topographie du Pêloponèse,
ou Morée. Conjectures sur Vétjmoîogie du
nom actuel de ce royaume. Ses divisions an-
ciennes et modernes.
iîpatœ, la Belle; cette épithète, par laquelle il
semble qu'on dut naturellement désigner le Pêlopo-
nèse, a prévalu sur tous les noms anciens donnés à
ce royaume (1).
Les premiers Européens occidentaux qui parurent
dans la Grèce après les invasions des barbares, adop-
tèrent probablement le nom d'Oraea dont ils ne com-
prenaient pas la signification (2); et l'antiphrase de
Morée, qu'on trouve employée par Nicétas (3), a pré-
valu ensuite pour désigner le Pêloponèse, comme
celle de mer Noire a fait oublier le nom de Pont-
Euxin. Telle est, ainsi que tant d'autres conjectures,
(1) Ôpoïoç, pulclier, amœnus, tempestivus.
(2) On n'avait pas, à cette époque, la moindre notion de la
langue grecque; et elle était même décriée à tel point, que
l'année où François I fonda une chaire au collège de France
à Paris, pour l'enseigner, un moine s'écriait en chaire, avec un
saint enthousiasme : On a trouvé, mes frères, une nouvelle langue
appelée Grec, dont il faut se garder avec soin, parce qu'elle enfante
toutes les hérésies. Et c'était à la langue des premiers pères de
l'église, à l'idiome harmonieux de saint Jean Chrysostome y
qu'on osait faire le procès ! ■
(3) Nicet., Hist. Bald., c. 1,
CHAPITRE XCVI.
Introduction à la topographie du Pêloponèse,
ou Morée. Conjectures sur Vétjmoîogie du
nom actuel de ce royaume. Ses divisions an-
ciennes et modernes.
iîpatœ, la Belle; cette épithète, par laquelle il
semble qu'on dut naturellement désigner le Pêlopo-
nèse, a prévalu sur tous les noms anciens donnés à
ce royaume (1).
Les premiers Européens occidentaux qui parurent
dans la Grèce après les invasions des barbares, adop-
tèrent probablement le nom d'Oraea dont ils ne com-
prenaient pas la signification (2); et l'antiphrase de
Morée, qu'on trouve employée par Nicétas (3), a pré-
valu ensuite pour désigner le Pêloponèse, comme
celle de mer Noire a fait oublier le nom de Pont-
Euxin. Telle est, ainsi que tant d'autres conjectures,
(1) Ôpoïoç, pulclier, amœnus, tempestivus.
(2) On n'avait pas, à cette époque, la moindre notion de la
langue grecque; et elle était même décriée à tel point, que
l'année où François I fonda une chaire au collège de France
à Paris, pour l'enseigner, un moine s'écriait en chaire, avec un
saint enthousiasme : On a trouvé, mes frères, une nouvelle langue
appelée Grec, dont il faut se garder avec soin, parce qu'elle enfante
toutes les hérésies. Et c'était à la langue des premiers pères de
l'église, à l'idiome harmonieux de saint Jean Chrysostome y
qu'on osait faire le procès ! ■
(3) Nicet., Hist. Bald., c. 1,