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Pouqueville, François Charles Hugues Laurent
Voyage dans le Grèce: comprenant la description ancienne et moderne de l'Epire, de l'Illyrie grecque de la Macédonie Cisaxienne ... de la Thessalie, de l'Acarnanie, de l'Etolie ... et du Péleponèse, avec des considérations sur l'archéologie (Band 4) — Paris, 1820

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https://doi.org/10.11588/diglit.940#0344
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CHAPITRE CXXVIII. 34l

au nord, nous laissâmes à gauche le village de Vi-
sôca, et nous entrâmes dans la vallée de Calavryta.
Nous trouvâmes à ce détour une belle fontaine re-
vêtue en maçonnerie solide, située en face d'un pont
en pierre de cinq arches bâti sur le Cérynite, qui est
grossi à cette distance par la réunion d'une multitude
de ruisseaux. Dans la nouvelle direction que nous te-
nions, nous mîmes quinze minutes pour arriver en
vue du monastère de Sainte - Laure, qu'on aperçoit
dans le mont Vélia. Je sus que cette chartreuse était
encore habitée par cinquante frères Laures, ou tra-
pistes (i), soumis à une règle austère; et trois quarts
de lieue plus loin, nous entrâmes à Calavryta.

Nous logeâmes chez un primat grec de la con-
naissance de M. Çartwright, qui ne crut pouvoir
nous témoigner mieux la joie de nous posséder qu'en
brisant sa vaisselle après chaque service, et en bu-
vant dans un vase énorme pour porter nos santés.
Elles furent si souvent répétées, que cet hôte bruyant,
qui criait et chantait à tue-tête, tomba dans un état
complet d'ivresse et de démence telle, qu'il aurait vo-

(i) Suidas, au mot /aura, dit qu'il signifie trappe, 2tsvcùwôv;
et il ajoute : La laure est une cellule étroite des moines; Kat î.aûpœ
'h çevïi icœTocx.ta twv u.ova^a>v. De là vint le nom de laures ou
trappes, qu'on donna à ces monastères, comme on le voit dans
les histoires de saint Sabas et de saint Eutkyme. Quelques-uns
de ces cénobites surnommaient par humilité leurs cellules
étables ou mandra. Quant aux frères Laures, ils se logeaient à
l'étroit pour se conformer à ce passage de l'écriture : Entrez par
la porte étroite, Ù(jÙMt& <5"tà tvÎç çsvxç iru)oaç ; car la voie du Ciel
est laure ou étroite, çsvwtfoç.

Ann. J. Pont, ad c. xxxi ,T. Cantacuz.
 
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