Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Prisse D'Avennes, Achille Constant Théodore Émile
Histoire de l'art égyptien: d'après les monuments ; depuis les temps les plus reculés jusqu'à la domination romaine (Text) — Paris, 1879

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3739#0304
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ART INDUSTRIEL. 3(ii

l'espoir de s'emparer de richesses que l'imagination supposait incalculables, vint la
bouleverser de fond en comble. Les conséquences historiques de cette invasion, et les
transformations politiques dont elle fut l'origine, constatées par les découvertes
que les fouilles des ruines mettent à nu, nous obligent à présenter, en quelques mots,
à titre de documents à l'appui de nos assertions, ce qu'ont écrit deux savants
modernes des plus autorisés sur ces envahisseurs nommés aussi Hycsos ou Hykschos.

Voici, d'abord, ce qu'en dit M. Chabas:

« La sixième année du dernier des princes de la XVI0 dynastie, les Hykschos, peu-
ples presque sauvages, à cheveux roux et aux yeux bleus, signes certains d'une origine
qui diffère de celle de la race égyptienne, s'emparèrent de toute la vallée du Nil,
jnsqu'à la Nubie, et exercèrent sur cette malheureuse région les cruautés et les ravages,
fruits ordinaires des invasions faites par des hordes indisciplinées, dans toute contrée
soumise à un régime politique régulier. Sans frein et sans pitié, les Hykschos se livrèrent
pendant quelque temps à une aveugle fureur, mais la crainte de la puissance assy-
rienne qui dominait alors l'Asie occidentale, leur fit songer bientôt à établir parmi
eux une sorte de gouvernement qui pût organiser la résistance en cas d'attaque. Ils
donnèrent donc le titre de Roi à un de leurs chefs nommé Salatis. ... Ce roi et ses
successeurs Bœon, Apakhnas et Asseth firent sans cesse une guerre cruelle à la popu-
lation de race égyptienne, dans le but formel de l'anéantir entièrement, comme le.
dit l'historien Manéthon. Ils désorganisèrent l'administration intérieure en empri-
sonnant les magistrats, ils détruisirent les villes et renversèrent de fond en comble
les édifices publics et les temples des dieux; enfin, ils égorgèrent les Égyptiens en
état de porter les armes, et emmenèrent leurs femmes et leurs enfants en esclavage.
L'Egypte ne présentait alors qu'un vaste champ de désolation. Le roi des Hykschos était
le maître dans tout le pays : il tenait asservies la haute et la basse Egypte, et il avait
établi plusieurs de ses hordes barbares en garnison dans les lieux les plus importants.

« C'est au long séjour des Hykschos et à leur domination dévastatrice, qui termine
d'une manière si sanglante la première période de la civilisation égyptienne, qu'il
faut attribuer uniquement la dévastation à peu près complète des édifices publics élevés
sous les rois des seize premières dynasties ; l'effort du temps est presque nul sur les
constructions égyptiennes, et pour renverser de tels travaux, le temps a besoin de
l'action des hommes plus destructrice que lui-même.

«Si l'on étudie avec attention les divers extraits de Manéthon, cités par Georges
le Syncelle, il devient évident que pendant la durée du règne des derniers rois pasteurs
ou Ilykscbos, lesquels forment la XVIIe dynastie, il y avait aussi, dans quelque partie
reculée de l'Egypte, des rois de race égyptienne, formant une véritable XVIIe dynastie
 
Annotationen