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500 L'ART ÉGYPTIEN.

historique ; et cela en dévoilant, par des détails caractéristiques afférents à chacun
d'eux, à quel usage étaient destinés tant d'objets que l'on a depuis employés à d'autres
fins que pendant toute la durée du premier empire pharaonique ; c'est-à-dire à la
satisfaction des besoins de la vie domestique des particuliers, au manger, au boire,
aux vêtements, aussi bien que pour répondre aux appétits du luxe et de la vanité.

C'est que cette première tentative pour réunir tous les enfants d'une même race
en une société régie par des lois communes à tous, ne connut, bien certainement
qu'une seule règle : celle d'une obéissance passive à un sacerdoce dont la doctrine
reposait sur cette seule fin suprême: l'obtention de la béatitude éternelle; et ce après
l'accomplissement d'une série d'épreuves, pendant un cycle déterminé de plusieurs
milliers d'années. En conséquence de cette doctrine, tous les efforts de l'activité
sociale, dirigés vers une adoration constante de la puissance divine (favorisée qu'elle
était, du reste, par une abondance exceptionnelle de récoltes de toutes espèces, n'exi-
geant qu'une somme à peine appréciable de travaux pénibles), ne pouvaient être que
des témoignages incessants d'une fidélité absolue au culte consacré. Aussi toutes
les sciences, tous les arts, rentraient-ils dans la théologie; et les travaux mécani-
ques (en même temps que les mathématiques, la médecine et les autres sciences
exactes), se pratiquaient-ils à l'ombre des temples pour y être cultivés par tout un
peuple qui suivait cette explication de l'énigme du développement de l'humanité.

Un régime diététique sévère, une observance économique étroite, quant à ton l
le reste, condensaient donc d'abord toutes les aspirations artistiques sur cet unique
but : la vie future ; puis sur les détails du culte aussi bien que sur la satisfaction des
besoins de l'âme en attente de résurrection, qui en étaient les corollaires. On com-
prend, dès lors, qu'il ne fût permis d'accorder au vivant que le strict nécessaire ; que
ce qui suffisait pour l'empêclier de mourir en l'état d'impureté : d'où l'on est forcé
de reconnaître (tous, y compris le grand prêtre, y compris le pharaon, dont la fonc-
tion sacrée consistait à personnifier les attributs de la puissance divine, comme ceux
qui remplissaient les fonctions que nous appelons aujourd'hui subalternes, étant sou-
mis absolument, matériellement, à la même juridiction inflexible, en même temps
qu'égaux devant l'éternité, seul but suprême) que les arts et métiers étaient également
des fonctions sacrées; et que l'art industriel proprement dit, n'existait pas encore.

Inconnue pendant des siècles des autres tribus humaines encore barbares,
défendue de tout contact avec elles par des lois qui punissaient sans doute de mort
la moindre tentative de révolte, cette civilisation avait dû atteindre une perfection
relative toute d'une seule pièce, et s'y maintenir heureuse dans l'attente des événe-
ments prédits, lorsque l'invasion formidable des Pasteurs, suscitée évidemment par
 
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