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Prisse D'Avennes, Achille Constant Théodore Émile
Histoire de l'art égyptien: d'après les monuments ; depuis les temps les plus reculés jusqu'à la domination romaine (Text) — Paris, 1879

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https://doi.org/10.11588/diglit.3739#0308
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ART INDUSTRIEL. 305

tous les genres, des spécimens artistiques d'un mérite réel, et dont l'étude sera assez
intéressante pour nous mettre à même de compléter dignement l'histoire des beaux-
arts dans l'antique Egypte?

Cette preuvre incontestable, nous la fournissons en faisant connaître, par nos plan-
ches les nombreux essais dans lesquels ils imitèrent la nature ; imitation qui sera
toujours l'essence même de l'art : on les voit, en effet, emprunter, dans la fabrication
de leurs meubles ou des objets utiles et de fantaisie, les formes et les fonctions des
membres humains ; ainsi, une paire de pincettes est, le plus souvent, une réunion de
deux bras (ou de deux tiges) terminés par deux mains; un fouet prend la forme d'une
hampe aboutissant à un poing serrant trois lanières; une pelle est indiquée par un
manche terminé par une main; l'anse d'un vase offre deux bras qui enserrent la panse ;
enfin, on peut s'y rendre compte, de tous côtés, combien les membres destinés par la
nature à être nos auxiliaires ont influencé la forme industrielle des instruments fac-
tices destinés à les remplacer.

C'est de là qu'on s'explique pourqnoi, par suite d'un point de départ se rattachant
aux mêmes idées, les fauteuils, les chaises, les sofas empruntent toujours des formes
animales, et comment les plus petits ustensiles, eux-mêmes, présentent, le plus sou-
vent, des figures humaines ou animales.

Cette pensée d'appropriation s'observe encore dans divers produits, qui empruntè-
rent aux formes végétales leur élégance et leur beauté : car on rencontre aussi très-
fréquemment les petits meubles de toilette sculptés en forme de bouquets, dont chaque
fleur est une boîtelettc destinée à renfermer un parfum ou un cosmétique.

On peut donc reconnaître, déjà, à cette époque, que c'est dans les principes de
l'art pur, que l'art industriel doit puiser ses meilleures inspirations ; et que c'est lui
seul qui peut fournir aux artistes les types heureux qu'ils auront à multiplier, plus
tard, pour les accommoder aux différents besoins ou aux diverses fantaisies, parce que
ces types sont appelés à concilier avec ce qui les entoure, les formes dont les imagina-
tions sont éprises, et dont le goût artistique qui règne à chaque époque est toujours
la source féconde, en même temps qu'à profiter, pour le rendu dans l'exécution, de
la séduction que l'art pur exerce, et de la faveur qui s'attache à tout ce qui porte son
empreinte. On sait, du reste, que les objets que l'homme a créés pour son usage per-
sonnel sont déterminés, quant à leur matière et quant aux formes, par la nature même
des besoins auxquels ils doivent servir : ce qui n'empêche pas cependant l'homme de
poursuivre, en outre, une fin plus haute, qui fait qu'entre toutes les matières, et parmi
toutes les formes, il choisit, autant que cela lui est possible, en faveur de ce qu'il crée,
celles qui satisfont le plus aux conditions de la beauté; parce qu'il est entraîné à
 
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