Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
304 L'ART ÉGYPTIEN.

Le fait est surtout frappant sous les Lagides. On sait qu'ils cherchèrent, par tous
les moyens en leur pouvoir, pour s'attirer l'affection de la nation égyptienne, à leur
laisser supposer qu'ils voulaient complètement adopter les idées des temps anciens (ne
voit-on pas, en effet, Ptolémée III Évergète, lorsqu'il envahit la Syrie, et parvint à con-
quérir la Babylonie, la Susiane et la Perse, pousser ses conquêtes jusqu'en Bactriane,
pour pouvoir rapporter en Egypte les images des dieux que Cambyse en avait enlevées);
cependant ces efforts et leur attention à entretenir et à restituer les moindres monu-
ments pharaoniques, ne suffirent pas toujours à contenter les exigences populaires ;
puisque, sous Ptolémée V, la rébellion éclata dans Lycopolis et s'y maintint pendant
près de six mois, et que d'autres parties de l'Egypte ayant été aussi le siège de troubles
sérieux, il fallut, pour réduire les rebelles, avoir recours à des mercenaires grecs. On
sait que là fut l'origine de l'intervention du peuple romain pour s'immiscer dans les
affaires de l'Egypte (qui leur était devenue indispensable comme centre de transit
commercial), et finalement leur permettre d'en faire une province de leur immense
domination.

Le résultat de l'expulsion des Pasteurs, qui marque le commencement de ce
qu'on appelle le second empire pharaonique, et par suite de laquelle s'ouvrit la
période des grandes conquêtes qui établirent, pendant plusieurs siècles, la supériorité
de l'Egypte, fut pour ce pays la source d'une industrie nationale qui atteignit, avec une
rapidité inouïe, un degré de splendeur tel qu'il devint, pour les autres nations, leur
plus grand stimulant civilisateur. Mais cette industrie ne se serait pas certainement
développée, avec cette intensité, si toutes les branches du savoir humain, sans en
excepter une seule, n'avaient pas été explorées à l'époque du premier empire ; on
comprend, dès lors (aucun principe n'étant plus à découvrir) que la transformation
se soit bornée à une simple appropriation des lois de l'art humain à toute l'humanité
elle-même.

Cette distinction entre les conditions qxii régirent la destination des productions
des arts et métiers, pendant la durée du premier empire pharaonique, et les deux pé-
riodes nationales qui la suivirent, était d'autant plus nécessaire à établir (quoique
nous soyons les premiers à la présenter), que ce seront, principalement, les produits de
ces deux dernières époques qui feront l'objet de nos investigations.

Mais, dirons-nous d'abord, les produits de l'art industriel, offrant, après l'expulsion
desllyesos, aux artistes égyptiens, l'occasion, introuvable auparavant, grâce à laquelle
ils purent enfin exercer toutes les ressources de leur talent (en môme temps qu'elle
les autorisait à appliquer, sans restriction, les fantaisies de leur imagination, en dehors
de toute règle hiératique), leurs travaux industriels nous présenteront-ils, dans presque
 
Annotationen