DOI article:
Foucart, Paul François: Le temple d'Apollon à Delphes
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0059
LE TEMPLE D’APOLLON A DELPHES.
*-> W
OD
du mur fut aplani avec soin et surmonté de quelques assises hellé-
niques en tuf calcaire, reliées entre elles par des scellements en
plomb. La nature même des matériaux, semblable à celle des co-
lonnes et du soubassement du temple, montre qu'il faut rapporter ce
travail à la même époque et au même architecte, Spintbaros le
Corinthien. Ces assises helléniques avaient complètement disparu
dans la portion du mur déjà connue; nous les avons retrouvées en
quelques endroits, dans le champ où nous avons fouillé.
Il y a encore en place un ou deux rangs, trois parfois, d’une hau-
teur moyenne de quarante-cinq centimètres. Malgré les scellements
en plomb en forme de double T qui unissent les pierres, les unes
sont à moitié poussées en dehors, les autres sont tout à fait tombées.
11 est probable qu’un ornement quelconque couronnait ces assises :
sur presque toute la longueur, au pied du mur, se trouvaient des
pierres d’H. Élias, qui présentent trois bandes comme les frises
ioniques, mais creusées plus profondément. Ces débris provien-
nent d’une construction voisine; la hauteur à laquelle quelques-
uns ont été rencontrés ne permet pas de la placer sur la terrasse
inférieure; reste donc qu'ils soient tombés de la terrasse supérieure.
Etait-ce le couronnement du mur? Il n’y aurait rien de contraire
aux habitudes des Grecs de le supposer surmonté d’une sorte de
frise ionique, et, pour ces moulures, on a employé une pierre d’un
grain plus compact et d’une plus belle apparence que le tuf calcaire.
C’est une hypothèse, mais qui se présente si naturellement, que je
crois pouvoir la proposer avec quelque confiance.
Les inscriptions dont le mur est couvert contribuent à lui donner
un aspect original (1).
Ventes d’esclaves, liste des proxénes, catalogues des jeux Soynjpia,
décrets honorifiques, tous ces actes divers se pressent les uns contre
les autres dans le plus grand désordre et avec une incroyable variété
dans la forme des lettres et dans l’orthographe. A côté de lettres tra-
cées à la pointe, irrégulières, qui sentent la hâte et l’économie, on
rencontre des caractères élégants, gravés avec soin sur la face
aplanie de la pierre, suivant des lignes tracées d’avance, et dont
une révision soigneuse a corrigé les fautes. Ni la série des ar-
chontes, ni même celle des grands prêtres d’Apollon n’a servi à
les classer; on trouve aux deux extrémités des actes de la même
année et du même mois. Tout ce qu’on peut reconnaître, c’est
(1) Ces inscriptions, qui forment plus de 300 pages de texte, paraîtront prochaine-
ment chez Aug. Durand.
*-> W
OD
du mur fut aplani avec soin et surmonté de quelques assises hellé-
niques en tuf calcaire, reliées entre elles par des scellements en
plomb. La nature même des matériaux, semblable à celle des co-
lonnes et du soubassement du temple, montre qu'il faut rapporter ce
travail à la même époque et au même architecte, Spintbaros le
Corinthien. Ces assises helléniques avaient complètement disparu
dans la portion du mur déjà connue; nous les avons retrouvées en
quelques endroits, dans le champ où nous avons fouillé.
Il y a encore en place un ou deux rangs, trois parfois, d’une hau-
teur moyenne de quarante-cinq centimètres. Malgré les scellements
en plomb en forme de double T qui unissent les pierres, les unes
sont à moitié poussées en dehors, les autres sont tout à fait tombées.
11 est probable qu’un ornement quelconque couronnait ces assises :
sur presque toute la longueur, au pied du mur, se trouvaient des
pierres d’H. Élias, qui présentent trois bandes comme les frises
ioniques, mais creusées plus profondément. Ces débris provien-
nent d’une construction voisine; la hauteur à laquelle quelques-
uns ont été rencontrés ne permet pas de la placer sur la terrasse
inférieure; reste donc qu'ils soient tombés de la terrasse supérieure.
Etait-ce le couronnement du mur? Il n’y aurait rien de contraire
aux habitudes des Grecs de le supposer surmonté d’une sorte de
frise ionique, et, pour ces moulures, on a employé une pierre d’un
grain plus compact et d’une plus belle apparence que le tuf calcaire.
C’est une hypothèse, mais qui se présente si naturellement, que je
crois pouvoir la proposer avec quelque confiance.
Les inscriptions dont le mur est couvert contribuent à lui donner
un aspect original (1).
Ventes d’esclaves, liste des proxénes, catalogues des jeux Soynjpia,
décrets honorifiques, tous ces actes divers se pressent les uns contre
les autres dans le plus grand désordre et avec une incroyable variété
dans la forme des lettres et dans l’orthographe. A côté de lettres tra-
cées à la pointe, irrégulières, qui sentent la hâte et l’économie, on
rencontre des caractères élégants, gravés avec soin sur la face
aplanie de la pierre, suivant des lignes tracées d’avance, et dont
une révision soigneuse a corrigé les fautes. Ni la série des ar-
chontes, ni même celle des grands prêtres d’Apollon n’a servi à
les classer; on trouve aux deux extrémités des actes de la même
année et du même mois. Tout ce qu’on peut reconnaître, c’est
(1) Ces inscriptions, qui forment plus de 300 pages de texte, paraîtront prochaine-
ment chez Aug. Durand.