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Revue archéologique — 8.1863

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Rougé, Emmanuel de: Inscription historique du roi Pianchi-Mériamoun
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0131
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INSCRIPTION HISTORIQUE.

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ville citée très-fréquemment au mont Barkal, et qui doit être iden-
tique avec Napata (1), capitale des États éthiopiens de Tahraka et
certainement aussi de notre Pianchi-Mériamoun. Isaïe aurait ainsi
nommé les villes royales des deux extrémités du pays, Tanis et
Napata (3).

Sans poursuivre cette étude comparative qui nous engagerait
presque à chaque mot dans des rapprochements curieux, il ne faut
pas omettre cependant de mentionner l’établissement en Égypte
d’une quantité d’Hébreux attesté par le prophète, et sur lequel il
insiste comme une source de triomphes et d’hommages nouveaux
acquis à Jéhovah (3) : « En ce jour il y aura en Égypte cinq villes
« qui parleront la langue de Kenàane et qui jureront par Jéhovah
« TsébaoLh : on nommera l’une ville de Héresse, etc. »

Ce ne serait pas faire une conjecture trop hardie que de recon-
naître une des cinq villes habitées par des Juifs et sans doute aussi
par des réfugiés de toutes sortes de tribus sémitiques, dans la place
nommée Kanehani, située à l’orient du nôme d’Athribis et où nous
a conduit le récit de la tournée exécutée par Pianchi clans le delta.

L’impossibilité d’attribuer raisonnablement le sens de celte pro-
phétie au temps de Psamétik avait déjà frappé M. Mariette. Il avait
proposé de placer à l'époque de la xxme dynastie les désordres dé-
peints par le prophète (4). Les circonstances clairement énoncées
dans le récit de Pianchi prouvent aujourd’hui la justesse d’une
conjecture bien digne de la pénétration singulière que notre savant
confrère a toujours apportée dans l’appréciation des questions histo-
riques. Nous avons essayé de répondre de notre mieux à son appel,
par l’interprétation des parties accessibles de cette grande inscription ;
mais il ne faut pas douter qu’une nouvelle étude, entreprise à la vue
même du monument, ne vienne encore singulièrement enrichir nos
connaissances sur l’histoire égyptienne au vme siècle avant notre ère.

Vicomte E. de Rouge.

(1) On voit très-bien, dans les inscriptions de Barkal, qu’il s’agit des dieux locaux
quand Ammon et Mouth sont qualifiés résidants dans Nap, Napi ou Napit. Ces trois
variantes appartiennent évidemment à la môme localité. Voy. Lepsius, Denkm., V,
planches 5, 8, 12, 13.

(2) C’est peut-être à cause de cela que ces princes sont içi désignés sous l’expres-
sion iTMtÿ-rus. les pierres angulaires, ou les extrémités de ses tribus. L’in-

T V T ; “ •

telligence de ce passage un peu obscur peut être aidée par cette remarque.

(3) Isaïe, môme chapitre, verset 18. Traduction de Cahen.

(4) Voy. Mariette, Renseignements sur les Apis, etc. Bulletin archéologique de
1 ’Athenæum, août 1856.
 
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