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Revue archéologique — 9.1864

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Closmadeuc, Gustave de: Dolmen tumulaire de Crubelz, (Commune de Belz, arrondissement de Lorient)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24251#0410

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402

REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

Nous ne devons pas nous dissimuler que la présence d’une quan-
tité vraiment considérable de fragments de charbon répandus par-
tout dans le dolmen de Grubelz serait un indice d’incinération. En
dehors du dolmen, la terre elle-même dont est composée la butte est
toute pénétrée de poussière et de fragments de charbon. Le monu-
ment étant un tombeau, il n’est pas douteux que le feu a joué un
rôle queconque dans les actes inconnus qui ont précédé, accompagné
ou suivi les cérémonies funèbres. Quel est ce rôle? C’est là une
question qui s’ajoutera à toutes celles qui restent sans réponse au
sujet des monuments dits celtiques.

En présence du tombeau de Grubelz, la question complexe de
l’origine des monuments analogues reste toujours telle que l’a défi-
nitivement posée M. Alex. Bertrand, dans sa remarquable discussion
sur l’origine historique des monuments dits celtiques de la Gaule.

Puisqu’il n’est rien moins que prouvé que les Celtes soient les
constructeurs des dolmens, quelle est la nation aborigène ou autre
qui les a élevés? quelle est sa place dans l’histoire, par comparaison
avec les peuples dont l’antiquité classique nous a transmis les noms?

Si quelques-uns étaient tentés d’admettre que l’introduction de
briques à rebords dans le monument tumulaire de Grubelz est con-
temporaine de sa construction, ils devraient forcément conclure que
ce tombeau, qui a tous les caractères de l’âge primitif, est postérieur
à l’arrivée des Romains en Gaule, et par conséquent que le peuple
dont il est l’ouvrage a persisté avec ses coutumes distinctes et sa
religion jusqu’à l’époque gallo-romaine.

Mais rien n’autorise une conclusion semblable, par la raison que
ces briques suspectes n’ayant été rencontrées que dans les couches
superficielles du monument, il est infiniment plus rationnel de sup-
poser qu’elles n’ont avec lui qu’une relation toute accidentelle. Parce
qu’en fouillant le dolmen de Bé-er-Gouh (tombeau du vieillard), en
Lockmariaker, M. de Bonstetten et un de nos collègues ont découvert
une tète de Vénus et un bronze de Constantin II, en ont-ils conclu
que le dolmen ne remontait pas au delà du ive siècle de l’ère chré-
tienne?

Relativement à l’âge du monument de Grubelz, on comprend à
merveille que la difficulté serait levée, si des données même approxi-
matives permettaient de calculer le laps de temps qui s’est écoulé
entre l’érection du dolmen et la fabrication de ces briques à rebords,
qui indiquent l’industrie de l’époque impériale.

Malheureusement, ici tout est obscur; rien n’est prouvé. Une la-
cune existe dans l’histoire; ceux qui ont cru pouvoir la combler avec
 
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