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REVUE ARCHEOLOGIQUE.
beker-nos (butte du hurleur de nuit), et dont le n° 4 de la planche 1
reproduit le dessin : en y regardant de près, on peut suivre sur la
pâte les dépressions creusées en divers sens par les doigts du potier,
et môme les sillons de ses ongles.
Aucun de ces vases ne semble avoir été fabriqué à l’aide du tour;
leur défaut de symétrie et leur irrégularité le démontrent. De plus,
si on promène la pulpe du doigt sur la surface intérieure, on sent
que les petites dépressions et saillies alternatives n’ont aucune di-
rection arrêtée.
Quelquefois cependant la poterie est plus soignée, la pâte est plus
dense et mieux préparée. Les parois du vase sont plus minces et
d’une épaisseur égale. La surface extérieure a été lissée et comme
adoucie avec un polissoir, les paillettes micacées brillent sur un fond
dont la couleur varie du noir au rouge tendre, et au brun tirant sur
le jaune.
Les formes ne s’écartent guère de certains types primitifs. Ordi-
nairement le vase se distingue par une large bouche, une gorge peu
étroite, un fond plat ou arrondi, l’absence d’anse et de couvercle.
Tantôt le vase affecte la forme d’un grossier creuset, plus ou moins
profond, à parois épaisses et rugueuses (planche 1) ; tantôt c’est une
sorte de calotte hémisphérique de petite dimension ; tantôt c’est une
écuelle cà bords déjetés en dehors; ou encore une espèce de pot évasé
ressemblant au chapeau de certains champignons (12, — planche 1).
Le vase a quelquefois des dimensions considérables, exemple : Ceux
qui ont été découverts ca Kergonfals et au Moustoir-Carnac (planche 1,
nos 2, 8, 9, 13). L’une des urnes du Moustoir est en terre brun fauve ;
arrondie à sa partie supérieure, elle se renfle sensiblement à la par-
tie moyenne pour se rétrécir à quelque distance de la gueule. — A
l’extérieur la surface est couverte de quatre petites saillies ou bouton,
dont il serait difficile de désigner l’usage.
Le plus grand vase, recueilli au Moustoir (planche 1, n° 8), a une
forme encore plus accusée. Le diamètre de la panse est d’au moins
vingt-cinq centimètres et la hauteur atteint presque le même chiffre.
Une seule bouclette, ou anse, existe sur le côté.—On conçoit les dif-
ficultés matérielles inhérentes à la confection de vases de celte taille,
sans l’intervention du tour à potier. L’absence de couvercle est le
propre des poteries enfouies sous les dolmens; quant à l’anse elle fait
le plus ordinairement défaut. Ainsi la variété des urnes qui ressem-
blent à une cloche renversée, est le plus souvent dépourvue d’anse.
Pour être maintenues solidement dans la position verticale, ces urnes
caliciformes, dont la base est arrondie, ôtaient peut-être posées sur
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beker-nos (butte du hurleur de nuit), et dont le n° 4 de la planche 1
reproduit le dessin : en y regardant de près, on peut suivre sur la
pâte les dépressions creusées en divers sens par les doigts du potier,
et môme les sillons de ses ongles.
Aucun de ces vases ne semble avoir été fabriqué à l’aide du tour;
leur défaut de symétrie et leur irrégularité le démontrent. De plus,
si on promène la pulpe du doigt sur la surface intérieure, on sent
que les petites dépressions et saillies alternatives n’ont aucune di-
rection arrêtée.
Quelquefois cependant la poterie est plus soignée, la pâte est plus
dense et mieux préparée. Les parois du vase sont plus minces et
d’une épaisseur égale. La surface extérieure a été lissée et comme
adoucie avec un polissoir, les paillettes micacées brillent sur un fond
dont la couleur varie du noir au rouge tendre, et au brun tirant sur
le jaune.
Les formes ne s’écartent guère de certains types primitifs. Ordi-
nairement le vase se distingue par une large bouche, une gorge peu
étroite, un fond plat ou arrondi, l’absence d’anse et de couvercle.
Tantôt le vase affecte la forme d’un grossier creuset, plus ou moins
profond, à parois épaisses et rugueuses (planche 1) ; tantôt c’est une
sorte de calotte hémisphérique de petite dimension ; tantôt c’est une
écuelle cà bords déjetés en dehors; ou encore une espèce de pot évasé
ressemblant au chapeau de certains champignons (12, — planche 1).
Le vase a quelquefois des dimensions considérables, exemple : Ceux
qui ont été découverts ca Kergonfals et au Moustoir-Carnac (planche 1,
nos 2, 8, 9, 13). L’une des urnes du Moustoir est en terre brun fauve ;
arrondie à sa partie supérieure, elle se renfle sensiblement à la par-
tie moyenne pour se rétrécir à quelque distance de la gueule. — A
l’extérieur la surface est couverte de quatre petites saillies ou bouton,
dont il serait difficile de désigner l’usage.
Le plus grand vase, recueilli au Moustoir (planche 1, n° 8), a une
forme encore plus accusée. Le diamètre de la panse est d’au moins
vingt-cinq centimètres et la hauteur atteint presque le même chiffre.
Une seule bouclette, ou anse, existe sur le côté.—On conçoit les dif-
ficultés matérielles inhérentes à la confection de vases de celte taille,
sans l’intervention du tour à potier. L’absence de couvercle est le
propre des poteries enfouies sous les dolmens; quant à l’anse elle fait
le plus ordinairement défaut. Ainsi la variété des urnes qui ressem-
blent à une cloche renversée, est le plus souvent dépourvue d’anse.
Pour être maintenues solidement dans la position verticale, ces urnes
caliciformes, dont la base est arrondie, ôtaient peut-être posées sur