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Revue de l'Afrique française et des antiquités africaines — 4.1886

DOI issue:
Fasc. 20 (Novembre-Décembre 1886)
DOI article:
Dejean, Adolphe: Les intérèts de l'Algérie et la question du phylloxera
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19137#0409
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364 LES INTÉRÊTS DE l'aLGÉIUE

eau qui ne se renouvelle pas, amène rapidement une désorgani-
sation qui à elle seule contribuerait, sans l'aide du phylloxéra,
au dépérissement du cep.

Dans le second, l'eau, traversant rapidement les diverses
couches du sol, entraine avec elle tous les éléments nécessaires
à la végétation, stérilise complètement la couche arable, et les
bulles d'air constamment renouvelées s'opposent à l'asphyxie du
phylloxéra, soit qu'il se trouve à l'état d'œuf ou d'insecte vivant.

Pour obtenir par la submersion un résultat souvent plutôt
factice que réel, il faut donc que le sol soit ni trop ni trop peu
perméable, avoir à sa disposition de l'eau en quantité suffisante
pour que, pendant une période consécutive et non interrompue
de 40 jours, la terre soit entièrement recouverte et inondée. Il faut
en outre restituer chaque année au sol par de copieuses fumures
la matière fertilisante que l'eau, par suite d'un si long séjour, lui
aura enlevée. Cette restitution devra être un peu moindre dans
le cas où l'eau de submersion se trouverait chargée de vase ou
de limon.

En Algérie les propriétaires des terrains irrigables sont
presque tous syndiqués, jouissant de leur droit d'eau à jour et
heure fixes; ils devront établir un nouveau règlement ou un
modus vivendi leur permettant d'inonder leur vigne sans solu-
tion de continuité dans la jouissance de l'eau.

En somme, la submersion doit être considérée en Algérie
comme impraticable; elle est d'ailleurs un palliatif plutôt qu'un
remède efficace. 11 devient fort onéreux lorsque, pour inonder,
on est obligé d'avoir recours à des machines élévatoires.

J'ai traité par la submersion 5 hectares de vignes complan-
tés en Aramon, Garignane et Terret-Bouret : j'ai pendant
4 ans ralenti, mais non arrêté l'effet du mal, et en fin décompte
il m'a fallu arracher ma vigne. Malgré une fumure annuelle,
mon sol se ressent encore de ces quatre lavages. En général, les
résultats obtenus sont les suivants : Forte dépense ; stérilisation
inévitable du sol; diminution très sensible dans la qualité du
produit.
 
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