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Rayet, Olivier; Thomas, Albert
Milet et le Golfe Latmique: Tralles, Magnésie du Méandre, Priene, Milet, Didymes, Heraclee du Latmos ; fouilles et explorations archéologiques ... (Text, Band 2) — Paris, 1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.944#0009
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ti DEUXIÈME PARTIE. — CHAPITRE PREMIER.

mais celui de sa consécration (àvlônxe). Or nous savons par Strabon (1) qu'il
avait offert aux Ephésiens de payer les dépenses faites et à faire pour la
construction de l'Artémision, s'ils voulaient lui permettre d'y inscrire son
nom. Les Ephésiens avaient refusé. Il n'est pas impossible que le temple de
Priène fût aussi avancé que l'Artémision lors du passage d'Alexandre en
lonie, et que les Priéniens, moins riches et moins fiers que leurs voisins,
aient accepté une proposition semblable à celle que ceux-ci avaient dédai-
gneusement repoussée.

L'étude technique du temple de Priène confirme cette hypothèse et montre
qu'en effet les plans et profils de l'édifice ont dû être arrêtés et la construc-
tion commencée bien avant 334. Les Grecs n'ont jamais poussé aussi loin
que le font les modernes la recherche de l'originalité. L'art chez eux ne
s'égarait point dans les sentiers de traverse et suivait une marche par-
faitement régulière. Cela est surtout vrai de l'architecture, soumise, par sa
nature, à des nécessités positives et à des règles mathématiques. Pour en
revenir à notre sujet, il est possible, et j'espère le montrer dans un des
chapitres suivants, de déterminer avec certitude les évolutions successives
de l'architecture ionique en Asie Mineure, depuis 350 jusque vers 200, et de
fixer la date relative des grands monuments construits pendant cette pé-
riode. Voici dans quel ordre ils doivent être classés :

1° Le temple de Priène et le Mausolée d'Halicarnasse;

2° Le temple d'Éphèse ;

3° Le temple de Didymes;

4° Le temple de Magnésie.

Or l'ancien temple d'Ephèse fut incendié par Hérostratos en 356, la nuit
même où naquit Alexandre, et nous savons par Strabon avec quelle ardeur
les Ephésiens s'occupèrent aussitôt de réunir la somme nécessaire pour le
reconstruire. Il est bien improbable qu'ils aient laissé passer plus de douze
ou quinze ans avant de commencer les travaux, et l'œuvre était déjà assez
avancée en 334 pour que la somme réunie fût dépensée et les finances
de la ville lourdement obérées. Comme, d'autre part, les travaux n'ont pu
être entrepris sans que non seulement le plan, mais les profils de l'élévation
eussent été déterminés, il est de toute nécessité d'admettre que l'ordre de
l'Artémision d'Ephèse a été dessiné au plus tard en 340, et même cette date

(1) Strabon, XIV, i, 22 (d'après Artémidore) : À'Xiijavo'pov 3yj -rot; Ëçeuioi; Oiuos^éiflat t4 ysys-
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