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https://doi.org/10.11588/diglit.13859#0093
TÊTE ARCHAÏQUE EN MARBRE
TROUVÉE A ATHÈNES
(Collection de M. G. Rampin ')
Il n'y a point de doute sur la provenance de cette tête singulière, qui rappelle
plus la physionomie d'un chef abyssin que celle d'un Grec: elle a bien été trouvée
à Athènes. Mais dans quelle partie de la ville? Je n'ai pu réussir à l'ap-
prendre. Son premier possesseur a raconté aux uns qu'elle venait de l'Acropole,
aux autres qu'il la tenait d'ouvriers employés aux fouilles de l'Asclépieion.
Peut-être n'en savait-il pas lui-même l'origine, ou, s'il la savait, ne voulait-il
pas la dire, et aucune de ses deux indications n'est-elle vraie. Ces réticences,
ces mensonges calculés, sont la conséquence forcée de la sévérité des lois
grecques sur le commerce des antiquités. Faire ainsi le mystère sur une
foule de faits curieux est d'ailleurs le seul résultat de cette législation saugrenue :
quant à empêcher l'exportation des objets trouvés, demandez aux marchands
d'Athènes si elle y parvient !
La tête du cabinet de M. Rampin est en marbre de Paros, et petite
nature. Elle appartenait à la statue d'un homme encore jeune et qui, l'in-
flexion du cou l'indique, se penchait légèrement en avant, en se tournant
pour regarder vers la gauche. Il y a dans la facture un curieux mélange
de recherche et de maladresse. La coiffure est disposée avec un soin minu-
tieux : elle est séparée au sommet du crâne par une raie étroite, et divisée
en une foule de petites tresses qui tombent parallèlement sur la nuque et
forment derrière les oreilles deux masses épaisses, terminées par un plan
horizontal, à peu près à la mode égyptienne. Par devant, les tresses, tenues
i. Ce marbre a été publié par M. A. Dumont, dans les Monuments publics par l'Association des études grecques, 1878.
L'article de M. Dumont est fort bien fait et fort instructif. Malheureusement la gravure qui l'accompagne laisse beau-
coup à désirer.
TROUVÉE A ATHÈNES
(Collection de M. G. Rampin ')
Il n'y a point de doute sur la provenance de cette tête singulière, qui rappelle
plus la physionomie d'un chef abyssin que celle d'un Grec: elle a bien été trouvée
à Athènes. Mais dans quelle partie de la ville? Je n'ai pu réussir à l'ap-
prendre. Son premier possesseur a raconté aux uns qu'elle venait de l'Acropole,
aux autres qu'il la tenait d'ouvriers employés aux fouilles de l'Asclépieion.
Peut-être n'en savait-il pas lui-même l'origine, ou, s'il la savait, ne voulait-il
pas la dire, et aucune de ses deux indications n'est-elle vraie. Ces réticences,
ces mensonges calculés, sont la conséquence forcée de la sévérité des lois
grecques sur le commerce des antiquités. Faire ainsi le mystère sur une
foule de faits curieux est d'ailleurs le seul résultat de cette législation saugrenue :
quant à empêcher l'exportation des objets trouvés, demandez aux marchands
d'Athènes si elle y parvient !
La tête du cabinet de M. Rampin est en marbre de Paros, et petite
nature. Elle appartenait à la statue d'un homme encore jeune et qui, l'in-
flexion du cou l'indique, se penchait légèrement en avant, en se tournant
pour regarder vers la gauche. Il y a dans la facture un curieux mélange
de recherche et de maladresse. La coiffure est disposée avec un soin minu-
tieux : elle est séparée au sommet du crâne par une raie étroite, et divisée
en une foule de petites tresses qui tombent parallèlement sur la nuque et
forment derrière les oreilles deux masses épaisses, terminées par un plan
horizontal, à peu près à la mode égyptienne. Par devant, les tresses, tenues
i. Ce marbre a été publié par M. A. Dumont, dans les Monuments publics par l'Association des études grecques, 1878.
L'article de M. Dumont est fort bien fait et fort instructif. Malheureusement la gravure qui l'accompagne laisse beau-
coup à désirer.