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Rayet, Olivier [Editor]
Monuments de l'art antique (Band 1): Art égyptien - sculpture grecque, époque archaiqüe; sculpture grecque, seconde moitié du Ve siècle et première du IVe — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.13859#0151
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I

MONUMENTS DE L'ART ANTIQUE. 3

exactement dans la position de la statue de Naples, et portant une lance1. Si une
nouvelle preuve était nécessaire, elle serait fournie par un bas-relief trouvé et
conservé à Argos, morceau d'une facture fort médiocre, mais d'une bonne
époque2. Il représente un jeune homme qui marche lentement vers la droite, à
côté de son cheval. La pose, le mouvement un peu traînant de la jambe gauche,
le geste des bras, sont tout à fait les mêmes que dans nos statues. Dans la
main gauche est la longue lance de guerre, appuyée sur l'épaule; chose à noter,
les doigts de la main droite sont disposés comme dans le marbre Pourtalès.

Nous ne savons rien, ni de l'emplacement primitif, ni de l'histoire du
Doryphore. Le silence de Pausanias prouve qu'il n'était pas à Olympie, et l'imi-
tation qui en a été faite, au ivc siècle peut-être ou au plus tard au début
du iii% par un sculpteur argien rend vraisemblable qu'il se trouvait à Argos,
patrie adoptive de Polyclète, peut-être dans le grand gymnase du Kyllarabis. Le
mot 7:Xacp.a, par lequel Lucien le désigne, prouve qu'il était en bronze. Mais ce
que de nombreux témoignages nous disent, c'est l'admiration que ressentit
pour lui l'antiquité tout entière3. Aussi tenais-je beaucoup à ce que les lecteurs
de cet ouvrage eussent, sur une œuvre aussi fameuse, l'appréciation d'un juge
plus compétent que je ne saurais l'être. Le maître illustre de notre école de
sculpture, l'artiste laborieux et sévère qui est en même temps un écrivain et un
penseur, M. Eugène Guillaume, a bien voulu se prêter à ce désir. Qu'il en reçoive
ici de nouveau mes vifs remerciements. Voici la lettre qu'il m'a écrite :

O. R.

Monsieur,

Vous me demandez de vous donner mon appréciation sur une statue en marbre
du musée de Naples dans laquelle on croit reconnaître le Doryphore de Polyclète.
Le nom du Doryphore éveille une idée de perfection et soulève des questions par-
ticulières d'esthétique que je ne pourrais que difficilement aborder. Il faudrait
pour traiter un pareil sujet une érudition à laquelle je ne saurais prétendre.

t. Friederichs : Berlins antike Bildiverke. I, n° '96, ce p. 551. — Toelken : Erklârendcs Ferjeichniss dcr aniiken
vertieft geschnittenen Steine der K. Preussichen Gemmensammlung. cl. IV, n° 249. — L'incaille a été publiée dans les
Monumcnti, t. X (1878), pl. L, n° 3.

2. Furtvamgler, Relief aus Argos (Mittheil. deutsch arch. inst. in Athen, 1878, p. 287 et pl. XIII.)

3. Tous ces témoignages ont été réunis par Overbeck, Antiken Schriftquellen. n"' 953 à 962.
 
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