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— 154 —

l'avaient jugée absolument nécessaire, et qu'il voulait
que M. le chevalier (Je Clairville en dressât le projet et
le signât le premier, ce qui fut exécuté par M. de la
Guillolière. Pour moi, voyant que M. de Gadagne com-
mençait à signer pour l'embarquement de manière, pour-
tant, qu'il parût que c'élaiL avec répugnance, que loute
l'armée le voulait et que les principaux officiers en étaient
les solliciteurs, et que, d'ailleurs, le poste n'était pas sou-
tenable, je crus le pouvoir faire. M. de Gadagne écrivit,
en même temps, un billet à M. de Martel, par lequel il
lui témoigna qu'il consentait à l'embarquement et que,
puisque c'était une nécessité, il le priait d'y employer
ses soins. Voilà donc la retraite résolue entièrement pour
le 31 octobre, à l'enLrée de la nuit et, cependant, durant
le jour, on embarquait les valets et les malades qui étaient
bien au moins neuf cents. Mais il arriva une difficulté,
laquelle causa quelque chagrin dans le camp, qui fut que
les capitaines de navire, qui s'étaient assemblés pour se
partager les troupes, trouvaient qu'ils manquaient d'eau
la plupart, et quelques-uns de biscuit: sur quoi, il man-
dèrent à M. de Gadagne de différer jusqu'au lendemain.
Les soldats, qui étaient avertis pour s'embarquer dés le
soir, disaient hautement qu'on voulait les réduire au dé-
sespoir, et, dans ce moment, deux du régiment des vais-
seaux royaux, lesquels étaient détachés à un poste près
de Picardie, s'allèrent rendre; mais il y en eut un de re-
pris. La consternation du camp fut alors grande (1) et la

(i) La position de l'armée devint alors très critique. Les soldats étaient
d'ailleurs complètement démoralisés. On leur avait toujours dit que les
Maures, n'ayant pas de gros canons, ne pourraient jamais forcer les lignes
françaises. C'était le chevalier de Clairville qui, répétant à tout le monde
 
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