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— 210 —

son poste, et de confier à d'autres mains le soin de ven-,
ger cet affront, il se décida à nommer bey de l'Est le
Turc Abdallah, avec injonction de se mettre sans retard
à la poursuite du cherif (1).

Pendant que tous ces événements se passaient dans
l'intérieur du pays, l'agha placé à Gigelli par le cherif,
s'ennuyant sans doute de son rôle secondaire et inactif,
envoya en course le bâtiment qui lui avait été laissé.
Aucun navire chrétien ne fut rencontré en mer; mais
comme il ne convenait pas de rentrer au port sans avoir
accompli quelques prouesses, on dévalisa les sandales
maures de Bône et de Bougie, qui naviguaient tranquille-
ment le long de la côte. Le pirate de Gigelli, c'est ainsi
qu'on l'appelait, causa d'énormes dommages au petit
commerce maritime des ports algériens.

Malgré l'humiliation subie par la garnison turque de
Gigelli, obligée d'abandonner sans résistance la place aux
rebelles, le pacha d'Alger n'avait pris encore aucune
mesure énergique de répression, se bornant, comme
nous l'avons vu plus haut, à prescrire au nouveau bey
de Gonstantine de se tirer d'alfa ire avec ses propres
forces et de s'emparer du cherif. Mais les brigandages in-
cessants commis par le pirate de Gigelli, et la nouvelle du
désastre d'Osman, le décidèrent à agir. Le Raïs Hami-
dou, célèbre capitaine algérien, reçut l'ordre de faire
voile vers Gigelli avec une petite escadrille composée de
quatre navires de guerre (2). Arrivé devant la ville, il

(1) Histoire des beys de Constantine, par M. Vayssettes.

(2) Mon confrère, M. Devoulxs, de la Société historique algérienne, a
écrit sur le capitaine Raïs Haraidou, une biographie du plus haut intérêt,
à laquelle je renvoie le lecteur.
 
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