Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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somma les habitants de lui livrer le cherif, ainsi que le
coulougli Dernali, considéré comme traître, par la raison
qu'avant d'être au service du cherif, il avait été canonnier
dans les troupes régulières de la régence. A cette som-
mation, les Kabiles qui gardaient le fortin au nom du
Bou-Dali, répondirent par une vive fusillade. Le Raïs
Hamidou, embossé devant la ville, fit aussitôt commencer
la canonnade, qui se prolongea le lendemain encore;
mais elle ne produisit qu'un effet insignifiant; soit que la
mer fut houleuse ou que les canonniers pointassent mal
leurs pièces, les boulets passaient presque tous au-dessus
des maisons de la presqu'île, peu élevée au-dessus du ni-
veau de la mer, et allaient tomber au loin sans causer de
ravages. Néanmoins, avant de s'éloigner, Raïs Hamidou
eut la satisfaction d'incendier dans le port le bâtiment cor-
saire du coulougli Dernali. On assure que le capitaine de
l'escadrille avait eu la précaution d'embarquer des chaînes
pour attacher solidement le cherif; mais les bâtiments
retournèrent à Alger sans avoir rien fait de sérieux.

Abdallah-Bey, successeur de l'infortuné Osman, songea
à son tour à se débarrasser du cherif Ben-el-Harche,
qui pouvait d'un moment à l'autre recommencer ses ex-
péditions. Le bey, sous prétexte de demander la paix,
traitant ainsi de puissance à puissance, envoya au cherif
un nommé El-Haoussin, des Beni-Telilan, porteur de deux
coffres soi-disant remplis de cadeaux. A mi-chemin, El-
Haoussin, succombant à une malheureuse tentation de cu-
pidité, rassembla secrètement ses trois fils et essaya avec
eux d'ouvrir l'un des coffres, dans l'espoir d'en soustraire
quelques valeurs. Mais ce coffre, qui était plein de poudre,
éclata entre leurs mains et tua El-Haoussin ainsi que