DOI article:
Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0293
— 273 —
Ce sentiment de surprise que devait produire un pareil
acte se montrait sur le visage des cheikhs investis au
camp de Feilj el-Arbà, dans la journée du 29 juin. A ce
camp, comme à celui des Beni-Hassein, des hommes
qui, jusqu'alors , avaient repoussé toute domination,
écoutaient la parole du Gouverneur dans un religieux
recueillement.
Si celte solennité n'empruntait point au théâtre sur
lequel elle se passait, le pittoresque éclat de la fête des
Beni-Hassein, elle avait aussi son caractère d'imposante
majesté.
De Fedj-el-Arbâ, le regard découvre, aux deux extrémi-
tés de l'horizon, les deux villes qui, maintenant, étaient
reliées entre elles, Constanline et Gigelli. Il pouvait
embrasser tout entier le sillon que venaient de tracer
nos travailleurs. Le Gouverneur fit réunir devant sa
tente, au milieu des troupes en armes, les chefs qu'il
devait investir et prononça les paroles suivantes :
« Kaïds et cheikhs que je vais investir, rappelez-vous
l'engagement que vous prenez de servir fidèlement la
France. Apprenez, aux populations auxquelles vous allez
commander, que nous voulons le règne de la justice dans
les tribus, la faculté pour chacun de cultiver Sun champ
en paix et de vendre ses produits sur nos ^marchés.
Vous en retirerez un grand bien si vous voulez vivre en
paix ; si au contraire le pays était troublé, vous ne tar-
deriez pas à voir arriver nos colonnes.
« Tout le passé est oublié, mais à la condition que vous
acquitterez les impôts, que vous n'écoulerez plus les
mauvais conseils, que vous maintiendrez la sûreté des
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Ce sentiment de surprise que devait produire un pareil
acte se montrait sur le visage des cheikhs investis au
camp de Feilj el-Arbà, dans la journée du 29 juin. A ce
camp, comme à celui des Beni-Hassein, des hommes
qui, jusqu'alors , avaient repoussé toute domination,
écoutaient la parole du Gouverneur dans un religieux
recueillement.
Si celte solennité n'empruntait point au théâtre sur
lequel elle se passait, le pittoresque éclat de la fête des
Beni-Hassein, elle avait aussi son caractère d'imposante
majesté.
De Fedj-el-Arbâ, le regard découvre, aux deux extrémi-
tés de l'horizon, les deux villes qui, maintenant, étaient
reliées entre elles, Constanline et Gigelli. Il pouvait
embrasser tout entier le sillon que venaient de tracer
nos travailleurs. Le Gouverneur fit réunir devant sa
tente, au milieu des troupes en armes, les chefs qu'il
devait investir et prononça les paroles suivantes :
« Kaïds et cheikhs que je vais investir, rappelez-vous
l'engagement que vous prenez de servir fidèlement la
France. Apprenez, aux populations auxquelles vous allez
commander, que nous voulons le règne de la justice dans
les tribus, la faculté pour chacun de cultiver Sun champ
en paix et de vendre ses produits sur nos ^marchés.
Vous en retirerez un grand bien si vous voulez vivre en
paix ; si au contraire le pays était troublé, vous ne tar-
deriez pas à voir arriver nos colonnes.
« Tout le passé est oublié, mais à la condition que vous
acquitterez les impôts, que vous n'écoulerez plus les
mauvais conseils, que vous maintiendrez la sûreté des
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