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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0303
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cha à les amener progressivement à l'exécution complète
des ordres de l'autorité française. Malgré ces encomage-
menls, plusieurs tribus refusèrent, en 1859, le payement
de l'impôt ; elles se livrèrent aux plus grands désordres sur
les marchés, et détruisirent la ligne télégraphique électri-
que de Gigelli à Constantine ; la sûreté des communica-
tions cessa d'exister dans celle partie de la province, et
notre autorité s'y trouva entièrement méconnue. Dans
ces circonstances, il fut résolu qu'une expédition déci-
sive aurait lieu contre les tribus rebelles de la Kabilie
orientale. Une colonne de dix mille hommes fut placée
sous les ordres du général Desvaux, commandant la
division de Constantine. Celte colonne arrivait, au Fedj-
el-Arbâ des Oulad-Asker à la fin du mois de mai 1800.
Pendant les premiers jours, il fut permis d'espérer que
les insoumis, éclairés sur leurs véritables intérêts, reste-
raient dans le devoir, sans qu'il fût nécessaire de recourir
à la force. Rien ne fut négligé pour ramener les Kabiles,
pour leur montrer l'injustice des mensonges, le danger
des intrigues qui avaient servi à allumer les passions
populaires. En raison même de la force de sa colonne,
le général, dans toutes ses conférences avec les tribus,
annonça qu'il était disposé à l'indulgence, tout en sti-
pulant des garanties contre les désordres futurs. Ses
efforts furent vains ; les chefs du parti de la résistance
finirent par l'emporter. Dans une réunion tenue à Sidi-
Mârouf, chez les Beni-Khetlab, la guerre sainte fut pro-
clamée. A la suite de cette réunion, les grand'gardes du
camp de Fedj-el-Aibâ étaient attaquées à coups de fusil
pendant deux nuits; une corvée envoyée au fourrage
était inquiétée. Les Kabiles avaient commencé la guerre,
cha à les amener progressivement à l'exécution complète
des ordres de l'autorité française. Malgré ces encomage-
menls, plusieurs tribus refusèrent, en 1859, le payement
de l'impôt ; elles se livrèrent aux plus grands désordres sur
les marchés, et détruisirent la ligne télégraphique électri-
que de Gigelli à Constantine ; la sûreté des communica-
tions cessa d'exister dans celle partie de la province, et
notre autorité s'y trouva entièrement méconnue. Dans
ces circonstances, il fut résolu qu'une expédition déci-
sive aurait lieu contre les tribus rebelles de la Kabilie
orientale. Une colonne de dix mille hommes fut placée
sous les ordres du général Desvaux, commandant la
division de Constantine. Celte colonne arrivait, au Fedj-
el-Arbâ des Oulad-Asker à la fin du mois de mai 1800.
Pendant les premiers jours, il fut permis d'espérer que
les insoumis, éclairés sur leurs véritables intérêts, reste-
raient dans le devoir, sans qu'il fût nécessaire de recourir
à la force. Rien ne fut négligé pour ramener les Kabiles,
pour leur montrer l'injustice des mensonges, le danger
des intrigues qui avaient servi à allumer les passions
populaires. En raison même de la force de sa colonne,
le général, dans toutes ses conférences avec les tribus,
annonça qu'il était disposé à l'indulgence, tout en sti-
pulant des garanties contre les désordres futurs. Ses
efforts furent vains ; les chefs du parti de la résistance
finirent par l'emporter. Dans une réunion tenue à Sidi-
Mârouf, chez les Beni-Khetlab, la guerre sainte fut pro-
clamée. A la suite de cette réunion, les grand'gardes du
camp de Fedj-el-Aibâ étaient attaquées à coups de fusil
pendant deux nuits; une corvée envoyée au fourrage
était inquiétée. Les Kabiles avaient commencé la guerre,