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fellah dont la vie est si privée, si parcimonieuse, qu'il
avait peut-être refusé de la viande à sa femme enceinte.

La femme s'est réservé tout ce qui concerne la tente;
je n'ose dire l'intérieur. Dès le matin, c'est elle qui
allume le feu, fait bouillir l'orge, prépare les galettes,
compte le troupeau, va à l'eau, au bois, tisse le felidj,
les burnous, les tapis, trait les brebis, fait le beurre,
nettoie les enfants. Vers midi, si elle trouve un moment
de repos, elle s'assied et fait sa toilette. Un peu d'eau
sur le visage et sur les cheveux, un coup-d'œil jeté au
miroir d'un sou, qui ne la quilte jamais ; un peu de
coheul, enfermé dans un pli de sa melhafa, et qui don-
nera à ses yeux de l'éclat et de la douceur, un peu de
henné au bout des doigts; en faut-il davantage pour
plaire à son mari ?

C'est par la douce langueur des yeux et la démarche
lascive que plaisent les femmes arabes. Combien d'entre
elles, en rejettant le voilé par-dessus l'épaule ont fait
naître des passions aux épisodes tragiquement simples. Il
y a des femmes qui ne laissent jamais la (ente dépérir ;
elles sont travailleuses, économes, point coquettes, fidè-
les; mais c'est le petit, le très-petit nombre. Toutes sont
bonnes mères. C'est une gloire pour elles que de porter
le plus lourd fardeau, d'être prestes à abattre et bâtir la
tente, à seller le cheval du maître, à faire le chargement
des mulets, lors des migrations.

Un enfant à la main, un autre sur le dos, la femme
arabe, va, vient, travaille, et le soir, elle répète en s'en-
dormant, ce dicton populaire :

Mulet le jour; reine bien-aimée la nuit.
 
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