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Villot, ...: Études algériennes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0379
— 359 —
Malgré nous, nous sommes amené à parler de la divi-
sion de la population indigène en population d'origine
berbère et population d'origine arabe.
L'histoire de l'Afrique septentrionale est si obscure, si
tourmentée, elle offre des phases si diverses, qu'il est
impossible de démêler l'influence qu'exercèrent successi-
vement les deux races sur les destinées de ce pays.
Depuis quelques années, des polémistes plus ardents
que de mauvaise foi, se sont donné la mission de prouver
l'immense supériorité des Berbères sur les Arabes, en
exaltant outre mesure les habitudes sédentaires et les ins-
titutions démocratiques des premiers.
C'est là une question très-controversable. L'histoire
nous montre des Arabes citadins et agricoles et des Ber-
bères nomades ravageant les villes et les campagnes,
comme elle nous montre le fait inverse.
La lutte entre les pasteurs, les laboureurs et les cita-
dins est indépendante des questions d'ethnographie. C'est
l'état propre aux contrées barbares. Tandis que l'Afrique
septentrionale florissait, la Germanie et une partie de la
Gaule, encore dans l'enfance, ne connaissaient ni les
villes ni l'appropriation, et les vieux Germains pouvaient
dire dans leur douleur : « Ce ne sont pas les légions
d romaines qui nous font peur ; ce sont ces langues de
» vipères qu'elles amènent à leur suite, et qui corrom-
d pent nos jeunes gens et détruisent nos institutions. »
Dans le courant de cet ouvrage, nous aurons occasion
à propos du mariage, de la propriété et de la loi musul-
mane, de comparer les institutions berbères et le code
musulman ; le lecteur pourra se prononcer sur ces graves
Malgré nous, nous sommes amené à parler de la divi-
sion de la population indigène en population d'origine
berbère et population d'origine arabe.
L'histoire de l'Afrique septentrionale est si obscure, si
tourmentée, elle offre des phases si diverses, qu'il est
impossible de démêler l'influence qu'exercèrent successi-
vement les deux races sur les destinées de ce pays.
Depuis quelques années, des polémistes plus ardents
que de mauvaise foi, se sont donné la mission de prouver
l'immense supériorité des Berbères sur les Arabes, en
exaltant outre mesure les habitudes sédentaires et les ins-
titutions démocratiques des premiers.
C'est là une question très-controversable. L'histoire
nous montre des Arabes citadins et agricoles et des Ber-
bères nomades ravageant les villes et les campagnes,
comme elle nous montre le fait inverse.
La lutte entre les pasteurs, les laboureurs et les cita-
dins est indépendante des questions d'ethnographie. C'est
l'état propre aux contrées barbares. Tandis que l'Afrique
septentrionale florissait, la Germanie et une partie de la
Gaule, encore dans l'enfance, ne connaissaient ni les
villes ni l'appropriation, et les vieux Germains pouvaient
dire dans leur douleur : « Ce ne sont pas les légions
d romaines qui nous font peur ; ce sont ces langues de
» vipères qu'elles amènent à leur suite, et qui corrom-
d pent nos jeunes gens et détruisent nos institutions. »
Dans le courant de cet ouvrage, nous aurons occasion
à propos du mariage, de la propriété et de la loi musul-
mane, de comparer les institutions berbères et le code
musulman ; le lecteur pourra se prononcer sur ces graves