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fontaine suffît à les désaltérer. Au printemps, ils joignent
à leur maigre ordinaire un peu de laitage.

Ils s'habituent à supporter le froid, le chaud, la pluie,
la neige; ils s'identifient avec la nature; leurs muscles
sont d'acier, leur teint bronzé, leur tempérament apte à
supporter toutes les fatigues, toutes les privations.

Les enfants de presque toutes les familles indigènes
passent au moins trois années dans la condition de ber-
ger. C'est durant ce temps qu'ils apprennent à connaître
les habitudes, les goûts, les maladies des bestiaux ; qu'ils
étudient les plantes recherchées des moulons ou des
chèvres; qu'ils s'accoutument à conduire à leur gré, et
sans le secours de chiens de garde, des troupeaux quel-
quefois fort nombreux.

Ces notions leur seront très utiles plus lard, lorsqu'ils
seront appelés à leur tour à diriger la ferme agricole.

A dix-huit ans, le jeune homme assiste son père dans
tous les travaux; il laboure, dépique, ensilote, va au
moulin, monte à cheval, fait les corvées; il vole surtout.

— Comment va ton fils? dira-t-on !

— Eh ! pas mal, il commence à voler.

Et de fait, robuste, souple, fin, rusé comme les ani-
maux qui cherchent leur pâture, il ira se glisser sous
les lentes, dans les bois, dans les rivières, portant ses
déprédations sur les bestiaux comme les chacals, sur les
silos de grains, les arbres fruitiers, les récoltes, les objels
précieux composant la garde-robe des femmes ; il volera
l'argent de son père, qui, sachant par expérience qu'à
vingt ans un jeune indigène est un hôte dangereux, se
 
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