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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0405
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a donner à des hommes; je l'ai livrée à des bêtes
fauves.

Devant la douleur des deux vieillards, la foule se retira
sur le bord de la tente.

Le père découvrit le cadavre de sa fille et se répandit
en injures contre les frères du mari. Tandis qu'il parlait,
et sans qu'il s'en rendit compte, ses mains furetaient de
côté et d'autre, et il s'emparait de menus objets qu'il
fourrait dans le capuchon de son burnous.

— Ma fille! ma pauvre fille! criait la mère; voyez, le
misérable assassin l'a dépouillée de ses bijoux avant de
partir.

L'expression de cette vive douleur finit par décroître
sensiblement, et les deux vieillards se mirent à compter
les troupeaux et les bêtes de somme.

Dans cette scène, rien n'était feint; ni la douleur, ni
l'indignation, et la rapacité des vieux parents ne cho-
quait personne.

L'indigène déleste tout ce qui n'est pas lui, tout ce qui
est réglementation, tout ce qui heurte son caprice, sa
volonté, son égoïsme. Il ne respecte rien ; ni pouvoir, ni
religion; il n'est accessible qu'à la crainte.

11 ne connaît pas l'idée élevée du devoir. 11 ne croit
pas au bien, parce qu'il est. incapable de l'accomplir.
Pour lui, l'intérêt est la mesure de toutes les actions de
l'homme.

A ses yeux, rien n'est fatalement arrêté ; il n'y a pas
de solution définitive. 11 n'est pas religieux, il est super-
stitieux.

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