Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

une douleur el un effor! ; mais c'est par la douleur, les
privations el les luttes que s'épure le sentiment de la
dignité humaine.

Les mariages avec los fiiles des chrétiens et dès Juifs
sont institués dans un but de propagande religieuse.

Enfin, la constitution d'une dot à l'épouse est la con-
sécration d'une coutume générale chez les Orientaux.

Presque partout la dot, versée entre les mains des
parents de l'épouse, représentait le prix de la vente dont
la femme était l'objet.

En plusieurs endroits du Koran, Mahomet insiste pour
obtenir que la dot conserve son caractère de don volon-
taire fait par le mari à la femme.

Malgré les efforts du Prophète, le mariage est demeu-
ré, pour la grande généralité des musulmans, dans la
pratique du moins, une véritable vente.

Chez les indigènes de l'Algérie, et plus particulièrement
chez les populations berbères, la femme n'est pas une
personne.

Mahomet n'est pas un novateur. Instrument de la réac-
tion que soulevèrent de toutes parts les doctrines d'ascé-
tisme, de chasteté, de devoirs rigoureusement définis et
rigoureusement pratiqués, d'égalité des hommes entre
eux, de sacrifice et d'abnégation qui sont la gloire du
christianisme, Mahomet a consacré le triomphe définitif
des anciennes mœurs et de l'esclavage antique sur la
morale nouvelle. Lorsqu'on étudie cet homme extraordi-
naire, on commet généralement l'erreur de l'envisager
comme une abstraction, tandis que, pour le bien juger
el se rendre compte de sa doctrine, il serait nécessaire