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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0488

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Protégée par ses propres parents, qui ne rougissent pas
de profiter du fruit de ses amours criminelles, elle revêt
des habits aux couleurs éclatantes, elle amoncèle sur sa
tête des turbans et des bijoux, elle porte à ses pieds des
babouches en maroquin. Dans les pays de monlagnes,
elle tient sa cour au milieu des bois sous la voûte éloilée.

Là, chacun raconte ses prouesses et ses vols.

Les chansons d'amour, avec accompagnement de flûte
à deux trous, ravissent l'assemblée.

La reine de céans accorde ses faveurs à tous ses adora-
teurs, et parfois, au matin, elle a remporté plus de vic-
toires que l'insaliable Messaline.

Peu à peu, l'un de ses habitués devient le préféré. La
fatigue, les déceptions, les ennuis que font naître des
rivaux jaloux, le besoin d'une protection, ramènent la
femme égarée dans le sein de la société. Elle se remarie,
et personne ne songe à lui reprocher ses déportements
de la veille.

Dans les plaines et chez les Arabes, la femme galante
est moins libre; mais, au milieu des populations urbai-
nes, elle hante les cafés maures. C'est alors qu'elle exé-
cute, au son d'une musique rhythmée, cette danse si
expressive, qui paraît bizarre et incompréhensible aux
nouveaux arrivés. Ceux-ci n'y voient que des contorsions
sans grâce et sans signification. Plus tard, l'œil s'habitue
à ces mouvements ondulés, l'oreille se fait au rhythme,
l'esprit s'endort, et l'on trouve un grand charme à suivre
celte pantomime dont l'objet est l'éternelle et léconde
légende de l'amour heureux.

La danse n'est point le privilège exclusif des femmes
galantes. Toutes les femmes connaissent plus ou moins
 
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