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Ragot, W.: Le Sahara de la province de Constantine
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188 —
C'est aux dispositions prises par cet empereur qu'il faut
attribuer la décadence de Lambèse, qui se vit enlever
à la fois un personnel administratif considérable et la
presque totalité de la Troisième Légion. Celle-ci, lors de
la grande réorganisation militaire prescrite par Constan-
tin, fut fractionnée en légions de 1,000 à 1,500 hommes,
dont on ne laissa frès-probablement qu'une minime partie
à Lambèse.
Un témoignage de la grandeur qu'avait celte cité, c'est
que c'est la seule ville de la Numidie, dont le nom soit
écrit en petites majuscules dans la table de Peutinger (1).
Il est, à diverses reprises, question de l'église de Lam-
bèse clans l'histoire du christianisme en Afrique. Saint-
xAlammarius, dans ses actes, raconte le martyre qu'y ont
subi Jacques et Maiïen, et dont nous avons parlé plus
haut à l'occasion du fleuve Pagida. Vers l'an 240, un
évêque de Lambèse, Privât, souleva un schisme qui prit
une grande consistance en Afrique, et contre les progrès
duquel lutta, avec beaucoup de peine, Saint-Cyprien, évê-
que de Carlhage. ,
Il convoqua à Lambèse même un concile devenu célè-
bre, surtout parce qu'il parait être le premier de ceux qui
ont eu lieu en Afrique, et auquel assistèrent quatre-vingt-
dix évêques, chiffre considérable pour l'époque, où le nom-
bre des évêques était bien loin d'atteindre celui qu'il eut au
cinquième siècle. Le concile de Lambèse condamna Privât;
mais les intrigues de ce dernier et de ses nombreux partisans
n'en continuèrent pas moins à occasionner de nouveaux
troubles dans l'Eglise. Quelques années plus tard, en 250,
nous voyons ce même Privât, alors que Saint-Cyprien
(I) Voir la nouvelle édition de M. Desjardins,
C'est aux dispositions prises par cet empereur qu'il faut
attribuer la décadence de Lambèse, qui se vit enlever
à la fois un personnel administratif considérable et la
presque totalité de la Troisième Légion. Celle-ci, lors de
la grande réorganisation militaire prescrite par Constan-
tin, fut fractionnée en légions de 1,000 à 1,500 hommes,
dont on ne laissa frès-probablement qu'une minime partie
à Lambèse.
Un témoignage de la grandeur qu'avait celte cité, c'est
que c'est la seule ville de la Numidie, dont le nom soit
écrit en petites majuscules dans la table de Peutinger (1).
Il est, à diverses reprises, question de l'église de Lam-
bèse clans l'histoire du christianisme en Afrique. Saint-
xAlammarius, dans ses actes, raconte le martyre qu'y ont
subi Jacques et Maiïen, et dont nous avons parlé plus
haut à l'occasion du fleuve Pagida. Vers l'an 240, un
évêque de Lambèse, Privât, souleva un schisme qui prit
une grande consistance en Afrique, et contre les progrès
duquel lutta, avec beaucoup de peine, Saint-Cyprien, évê-
que de Carlhage. ,
Il convoqua à Lambèse même un concile devenu célè-
bre, surtout parce qu'il parait être le premier de ceux qui
ont eu lieu en Afrique, et auquel assistèrent quatre-vingt-
dix évêques, chiffre considérable pour l'époque, où le nom-
bre des évêques était bien loin d'atteindre celui qu'il eut au
cinquième siècle. Le concile de Lambèse condamna Privât;
mais les intrigues de ce dernier et de ses nombreux partisans
n'en continuèrent pas moins à occasionner de nouveaux
troubles dans l'Eglise. Quelques années plus tard, en 250,
nous voyons ce même Privât, alors que Saint-Cyprien
(I) Voir la nouvelle édition de M. Desjardins,