Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,6=16.1873-1874 (1874))

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mégalithiques et autres, chacune de nos trois provinces,
disons-nous, se trouve dotée par l'antiquité d'un monu-
ment ou d'un groupe de monuments de dimensions colos-
sales, et ayant une importance archéologique considérable.
Ces monuments, qui appartiennent incontestablement au
genre Tumulus, rappellent en effet, bien que de forme
plus modeste, et les gigantesques pyramides de Gizeh et
les fameux mausolées d'Auguste et d'Adrien à Rome.
Aussi, en dehors de preuves qui font défaut, les difficultés
que l'on devait rencontrer à cette époque reculée pour
l'exécution de pareilles constructions, l'analogie qui existe
entre elles et les tumulus ordinaires que l'on rencontre à
chaque pas, permettent-elles d'établir, en premier lieu,
qu'ils n'ont pu servir de sépulture qu'à la personne d'un
souverain ou à des familles souveraines, et en second lieu,
que nos trois provinces de l'Algérie ont été tour à tour
la résidence des maîtres du pays, ce que l'histoire nous
fait du reste connaître pour les deux provinces de Gons-
tantine et d'Alger, et même pour celle d'Oran, puisque
Siga, qui était située non loin de la Tafna et un peu à
l'Ouest de cette rivière, était la capitale de Syphax, lequel
après avoir pris parti alternativement pour et contre les
Romains, est mort de langueur à Rome, pendant que son
heureux rival, Massinissa, régnait paisiblement à Girta,
dont Syphax, après de premiers combats heureux, avait
fait un moment sa capitale.

Ces monuments sont, et on l'a déjà dit avant nous (1),
dans la province d'Oran, les Bjedar, dans celle d'Alger,

(1) Voir, dans ce volume, le rapport de M. Ab. Cahen sur le Ma-
dras'en.