Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,6=16.1873-1874 (1874))

2088 et 2090, et surtout à un troisième dont le numéro
est peu visible, mais qui, tous trois, sont également plats,
bien qu'affectant des aspects variés.

Sur une des faces du chaton de la bague algérienne, on
trouve le cartouche prénom du roi Toutmés III, le grand
conquérant égyptien, qui soumit une partie considérable
de l'Asie, et qui comptait parmi ses tributaires Ninive et
Babylone. A côté de ce prénom Ra men (.heper, on voit
les titres royaux miter nofre ncb talu; Dieu bon, seigneur
des deux pnys. Le premier de ces titres (nuler nofre, Dieu
bon) s'emploie très souvent comme double de l'abeille et
du roseau qui, comme l'a fort bien dit Cliampollion, ser-
vent d'emblèmes à la royauté. On appelait les rois dieux
bons, parce que de leur vivant même, ils étaient considé-
rés comme des personnages divins. Comme l'a très bien
montré M. de Rougé, chaque roi avait son double divin,
auquel, souvenl, lui-même rendait hommage.

Quant au titre ntb talu, seigneur des deux pays, il se
rapporte cà la double royauté des Pharaons sur la haute
et la basse Égypte. Chacun de ces pays avait son dia-
dème spécial (couronne rouge et couronne blanche) et
leur réunion en une seule (le pschent), constituait la cou-
ronne royale complète.

A côté du cartouche et des titres royaux, on aperçoit
sur le même côté du chaton la représentation du roi lui-
même, la couronne en tète, portant à la main gauche la
croix ansée, symbole de la vie, et autour de l'autre bras
un serpent enroulé.

Sur l'autre face du chaton tournant, se trouve un sphinx
couché, à tête et à mains humaines, portant la couronne
et faisant l'offrande d'un pain qu'il présente d'une main,