DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0096
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Des deux yeux du disque solaire.
habitué à personnifier les deux yeux. Nous les voyons marcher, combattre, etc. Leurs
personnes se confondirent avec les deux personnes du Soleil.
Quoi qu'il en soit, l'expression les deux yeux, semble désigner parfois le Soleil, au
même titre que ^, l'être double, le double Horus, etc. Le disque ou dieu solaire con-
siste ou en deux faces \ ou en deux yeux dont les faces sont une image. L'hymne de
Boulaq acclame le Soleil à son lever, apparaissant à Vétat de deux yeux beaux, JzLo"|(Jj\^
J I | y j2. La stèle de Metterhich dit : « dans son disque (ou : de son disque ), il illumine
la double terre avec la lumière des deux yeux ; et non de ses deux yeux. C'est le langage
ordinaire. Je rappelle le passage du sarcophage de Séti Ier : la face3 de Rà est découverte,
les deux yeux entrent dans l'horizon : les deux yeux sont l'astre même. Souvent au haut des
stèles deux yeux symboliques remplacent le disque solaire.
Mais dans ces décorations on voit aussi les yeux accompagner l'astre. De même dans les
textes. Le Soleil y paraît entouré de tous les symboles de sa lumière ; par exemple, au lieu de ren-
verser ses ennemis avec le rayon de lumière, son dard, il sera protégé par deux déesses, personnifi-
cations de sa double lumière, volant au-devant de lui, ou reposant sur sa tête. Les yeux, autre
symbole dont la valeur n'est pas différente, identifiés par tous les scribes avec les deux déesses, se
détachent également du dieu et le précèdent. En voici un remarquable exemple tiré des Etudes égyp-
tologiques de M. ta.,:- ^S^S^^sU illKll TM I
qqqi
u
qui t'élèves sur ton pavois!5 sont les dieux apercevant les deux yeux devant toi, pour toi, les
deux vipères à ta suite: ta face6 n'en est pas dépourvue. Nous retrouvons en même temps
le Soleil être double (supra, p. 77).
3° L'œil, au singulier, varie avec le duel Les yeux solaires se confondent avec
les deux personnes du disque, l'œil droit de la Divinité personnifiée, et, par suite, avec le
disque. Un scribe peut donc dire l'œil, c'est-à-dire le disque, ut'a solaire, ou bien les deux
yeux (solaires), c'est-à-dire le double disque, comme j==, la double terre, équivaut à ^Ff,
la terre, un ensemble comprenant deux parties.
Le scribe, par goût du parallélisme, montre l'astre personnifié éclairant deux régions
de ses deux yeux: «0 celui qui brille dans le ciel, illuminant les deux régions de ses deux
yeux, faisant changer les ténèbres en clarté»1, et «Renversant ses ennemis (les ténèbres), il
éclaire les deux terres par la lumière de ses deux yeux»H. Le parallélisme n'apparaît pas
nécessairement dans les expressions. Le Soleil dans le ciel éclaire de ses deux yeux ; il illumine
la terre de ses deux yeux. Le ciel est double, la terre est double: le parallélisme existe dans l'idée.
Il est des cas où le scribe devait employer le singulier. Shu, à son lever, ne se fond
pas dans les yeux de son père Eâ; le disque, où il entre, a deux yeux, mais n'est qu'un
1) J'ai déjà dit que TT^v^\ me paraissait une variante de -^^^
~T! rniMi
a
0
2) Col. V, 1. 6.
v v v
3) V. la note 11, infra p. 85, pour le singulier au lieu du duel
4) I, 36.
5) Le pavois du dieu de Lumière et du dieu de Vérité. C'est celui du Soleil levant qu'acclament les dieux.
Étudier, à l'aide de ses nombreuses variantes, ce texte intéressant à plusieurs égards nous entraînerait trop loin.
6) V. la note U, infra p. 85.
7) V. Devéria, Catalogue des manuscrits, p. 8.
8) L. 1., p. 7, § 14. Cf. p. 5. § 10; p. 8, la note.
Des deux yeux du disque solaire.
habitué à personnifier les deux yeux. Nous les voyons marcher, combattre, etc. Leurs
personnes se confondirent avec les deux personnes du Soleil.
Quoi qu'il en soit, l'expression les deux yeux, semble désigner parfois le Soleil, au
même titre que ^, l'être double, le double Horus, etc. Le disque ou dieu solaire con-
siste ou en deux faces \ ou en deux yeux dont les faces sont une image. L'hymne de
Boulaq acclame le Soleil à son lever, apparaissant à Vétat de deux yeux beaux, JzLo"|(Jj\^
J I | y j2. La stèle de Metterhich dit : « dans son disque (ou : de son disque ), il illumine
la double terre avec la lumière des deux yeux ; et non de ses deux yeux. C'est le langage
ordinaire. Je rappelle le passage du sarcophage de Séti Ier : la face3 de Rà est découverte,
les deux yeux entrent dans l'horizon : les deux yeux sont l'astre même. Souvent au haut des
stèles deux yeux symboliques remplacent le disque solaire.
Mais dans ces décorations on voit aussi les yeux accompagner l'astre. De même dans les
textes. Le Soleil y paraît entouré de tous les symboles de sa lumière ; par exemple, au lieu de ren-
verser ses ennemis avec le rayon de lumière, son dard, il sera protégé par deux déesses, personnifi-
cations de sa double lumière, volant au-devant de lui, ou reposant sur sa tête. Les yeux, autre
symbole dont la valeur n'est pas différente, identifiés par tous les scribes avec les deux déesses, se
détachent également du dieu et le précèdent. En voici un remarquable exemple tiré des Etudes égyp-
tologiques de M. ta.,:- ^S^S^^sU illKll TM I
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qui t'élèves sur ton pavois!5 sont les dieux apercevant les deux yeux devant toi, pour toi, les
deux vipères à ta suite: ta face6 n'en est pas dépourvue. Nous retrouvons en même temps
le Soleil être double (supra, p. 77).
3° L'œil, au singulier, varie avec le duel Les yeux solaires se confondent avec
les deux personnes du disque, l'œil droit de la Divinité personnifiée, et, par suite, avec le
disque. Un scribe peut donc dire l'œil, c'est-à-dire le disque, ut'a solaire, ou bien les deux
yeux (solaires), c'est-à-dire le double disque, comme j==, la double terre, équivaut à ^Ff,
la terre, un ensemble comprenant deux parties.
Le scribe, par goût du parallélisme, montre l'astre personnifié éclairant deux régions
de ses deux yeux: «0 celui qui brille dans le ciel, illuminant les deux régions de ses deux
yeux, faisant changer les ténèbres en clarté»1, et «Renversant ses ennemis (les ténèbres), il
éclaire les deux terres par la lumière de ses deux yeux»H. Le parallélisme n'apparaît pas
nécessairement dans les expressions. Le Soleil dans le ciel éclaire de ses deux yeux ; il illumine
la terre de ses deux yeux. Le ciel est double, la terre est double: le parallélisme existe dans l'idée.
Il est des cas où le scribe devait employer le singulier. Shu, à son lever, ne se fond
pas dans les yeux de son père Eâ; le disque, où il entre, a deux yeux, mais n'est qu'un
1) J'ai déjà dit que TT^v^\ me paraissait une variante de -^^^
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2) Col. V, 1. 6.
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3) V. la note 11, infra p. 85, pour le singulier au lieu du duel
4) I, 36.
5) Le pavois du dieu de Lumière et du dieu de Vérité. C'est celui du Soleil levant qu'acclament les dieux.
Étudier, à l'aide de ses nombreuses variantes, ce texte intéressant à plusieurs égards nous entraînerait trop loin.
6) V. la note U, infra p. 85.
7) V. Devéria, Catalogue des manuscrits, p. 8.
8) L. 1., p. 7, § 14. Cf. p. 5. § 10; p. 8, la note.