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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — N.S. 1=17.1895

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: De quelques localités voisines de Sidon
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https://doi.org/10.11588/diglit.12253#0127
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DE QUELQUES LOCALITÉS VOISINES DE SIDON

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détail nous permet, je crois, de fixer sa position avec un certain degré de certitude. Il
n'y a en effet sur la côte, entre SouretEz-Zib qu'un point stratégique d'importance dont
le nom nous a été transmis par les géographes anciens, celui d'Alexandroschene. On le
reconnaît d'ordinaire dans Iskanderouna, qui possède des ruines antiques assez consi-
dérables1, mais l'on convient assez volontiers que le nom d'Alexandroschene a été pré-
cédé d'un nom plus ancien qui aura disparu : ce nom ne serait-il pas celui cl'Oushou?
D'autre part, la ville phénicienne d'Où m m el-Awamid est encore anonyme et, quand
même on y reconnaîtrait avec Renan une Laodieée2, son nom phénicien nous manque-
rait : ici encore, le nom ne serait-il pas Oushou? On peut hésiter entre les deux hypo-
thèses, mais il me parait certain que l'Oushou des textes assyriens coïncidait avec l'un
ou avec l'autre des deux sites. Le passage difficile des Échelles Ty viennes était trop
important pour avoir été négligé par une armée qui suivait la route côtière, et Senna-
cherib, qui se rendait de Mahalliba à Akko par la voie d'Akzib, était obligé de s'y
engager. L'Oushou maritime devait donc se trouver là quelque part à l'un des deux
points qui barraient le chemin; si son nom a disparu, c'est probablement le souvenir
d'Alexandre qui l'a effacé. L'Oushou-shakhan des listes de Thoutmosis III, que j'ai
déjà identifiée avec une Oushou3, serait-elle la forme pleine du nom de l'Oushou assy-
rienne, et le shakhan final n'aurait-il pas sonné aux oreilles des Grecs de façon à repré-
senter le schene final, confondu avec tnojyïj la tente, d'Alexandroschene? Oushou serait
alors un nom propre qui aurait été remplacé par celui d'Alexandre4. Je n'insiste pas sur
cette conjecture, qui est des plus téméraires, mais je crois ne pas trop m'avancer en
proposant le site d'Iskanderouna ou celui d'Oumm el-Awamid, pour notre Oushou. Si,
comme Renan est porté à le croire, Alexandroschene se trouvait originairement non
a Iskanderouna, mais à Oumm el-Awamîd5, le site moderne à préférer serait évidem-
ment celui d'Oumm el-Awamîd.

G. Maspero.

1. Guérin, Galilée, t. II, p. 173-176.

2. Renan, Mission de Phénicie, p. 712-715, 744-745.

3. Maspero, Sur les Noms de la liste de Thoutmosis III qu'on peut rapporter à la Galilée, p. 11. 22-23.

4. Je songerais à celui d'Ousôos, si on ne voyait pas d'ordinaire dans ce nom un équivalent de celui d'Esaû;
YAoushou égyptienne avait un K initial, et se rattache de préférence au mot qui signifie Jeu.

5. Renan, Mission de Phénicie, p. 745.
 
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