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LA. TOMBE DES VIGNES A THÈBES
En revenant au demi-registre inférieur, nous trouvons un autel en forme de porte,
sur lequel un personnage étend les mains et quatre autres autels étroits et élevés sur
l'un desquels mrautre personnage abaisse la main, peut-être pour y placer de l'encens.
Le premier de ces autels représente la grande porte de Pharaon1, du Papyrus d'Orbiney,
aux bords de laquelle le taureau Bitaou, égorgé par ordre du roi, laissa tomber deux
gouttes de son sang; à la place où était tombée chaque goutte de sang, se dressait le
lendemain un arbre vigoureux. Des quatre autres autels, attribués aux quatre points
cardinaux, l'encens embrasé élèvera vers le ciel sa flamme qui s'infléchira ensuite pour
redescendre; symbole des germes de vie que le ciel envoie sur la terre, qui remontent
de la terre au ciel, et recommencent sans cesse ce voyage, allant sur la terre animer une
existence, et retournant à la Divinité quand cette existence se dissout. Le tombeau de
Rekhmara2 ne représente pas les quatre autels des quatre points
cardinaux, mais trois autels (fig. 10) sur lesquels la flamme monte
et s'infléchit3, avec la légende A ^"^ijj « faire retourner la
flammeh »; cette triple répétition indique simplement que cette
opération recommence encore après avoir recommencé, c'est-à-
dire se renouvelle sans cesse. Au temple de Louqsor, dans la
Fig. 10.
scène où la reine Mautemouaa contribue à renouveler la vie sur
la terre en donnant le jour au roi Aménophis IIP, on voit (fig. 11) à la place de ces
autels deux génies coiffés de la flamme qui monte
et s'infléchit; leurs bras écartés se lèvent de
manière à former avec leur coiffure l'image du
groupe j^J (flamme), que nous venons de voir dans
la phrase A (f=*>n. ,fl. En même temps, d'autres
U
génies agenouillés, tenant dans chaque main le sym-
bole de la vie élèvent d'une main ce symbole vers
le ciel, et de l'autre main l'abaissent vers la terre,
exprimant ainsi que la vie monte et descend, cle
même que la flamme. Ces figures me paraissent con-
1 or _ Fig. 11.
firmer absolument l'interprétation du mouvement
de la flamme sur l'autel, que j'avais proposée dans Quelques Observations sur l'épisode
oVAristée, p. 22-23, avant d'avoir étudié la scène de Louqsor.
Nous voyons ensuite6 comment la vie va se reproduire, par l'arrivée au bassin de
1. Voir Tombeau de Rekhmara, p. 91-92, et pl. XXVI, registre inférieur.
2. Pl. XXVI, registre inférieur, et p. 90, note 10.
3. Voir la figure 10; voir Quelques Observations sur l'Épisode d'Aristée, p. 22-23, et Les Hiéroglyphes et
les Études religieuses, dans la Reçue des Questions historiques, avril 1893, p. 342.
4. En s'infléchissant ainsi, la flamme imite la forme de la pousse de palmier, symbole du renouvellement.
5. Gayet, Le Temple de Louqsor, pl. LXV; tome XV des Mémoires publiés par les Membres de la
Mission archéologique française au Caire.
6. ' ^ le bassin de Kheper (Tombeau de Rekhmara, p. 91, 1. 3, et pl. XXVI). On a traduit aussi le
\> I <==> gjj
bassin d'être, et l'absence du déterminatif divin après w semblerait donner raison à cette traduction, si
nous n'avions que ce seul exemple. Mais un autre passage du Tombeau de Rekhmara (p. 88, 1. 6-12 et
LA. TOMBE DES VIGNES A THÈBES
En revenant au demi-registre inférieur, nous trouvons un autel en forme de porte,
sur lequel un personnage étend les mains et quatre autres autels étroits et élevés sur
l'un desquels mrautre personnage abaisse la main, peut-être pour y placer de l'encens.
Le premier de ces autels représente la grande porte de Pharaon1, du Papyrus d'Orbiney,
aux bords de laquelle le taureau Bitaou, égorgé par ordre du roi, laissa tomber deux
gouttes de son sang; à la place où était tombée chaque goutte de sang, se dressait le
lendemain un arbre vigoureux. Des quatre autres autels, attribués aux quatre points
cardinaux, l'encens embrasé élèvera vers le ciel sa flamme qui s'infléchira ensuite pour
redescendre; symbole des germes de vie que le ciel envoie sur la terre, qui remontent
de la terre au ciel, et recommencent sans cesse ce voyage, allant sur la terre animer une
existence, et retournant à la Divinité quand cette existence se dissout. Le tombeau de
Rekhmara2 ne représente pas les quatre autels des quatre points
cardinaux, mais trois autels (fig. 10) sur lesquels la flamme monte
et s'infléchit3, avec la légende A ^"^ijj « faire retourner la
flammeh »; cette triple répétition indique simplement que cette
opération recommence encore après avoir recommencé, c'est-à-
dire se renouvelle sans cesse. Au temple de Louqsor, dans la
Fig. 10.
scène où la reine Mautemouaa contribue à renouveler la vie sur
la terre en donnant le jour au roi Aménophis IIP, on voit (fig. 11) à la place de ces
autels deux génies coiffés de la flamme qui monte
et s'infléchit; leurs bras écartés se lèvent de
manière à former avec leur coiffure l'image du
groupe j^J (flamme), que nous venons de voir dans
la phrase A (f=*>n. ,fl. En même temps, d'autres
U
génies agenouillés, tenant dans chaque main le sym-
bole de la vie élèvent d'une main ce symbole vers
le ciel, et de l'autre main l'abaissent vers la terre,
exprimant ainsi que la vie monte et descend, cle
même que la flamme. Ces figures me paraissent con-
1 or _ Fig. 11.
firmer absolument l'interprétation du mouvement
de la flamme sur l'autel, que j'avais proposée dans Quelques Observations sur l'épisode
oVAristée, p. 22-23, avant d'avoir étudié la scène de Louqsor.
Nous voyons ensuite6 comment la vie va se reproduire, par l'arrivée au bassin de
1. Voir Tombeau de Rekhmara, p. 91-92, et pl. XXVI, registre inférieur.
2. Pl. XXVI, registre inférieur, et p. 90, note 10.
3. Voir la figure 10; voir Quelques Observations sur l'Épisode d'Aristée, p. 22-23, et Les Hiéroglyphes et
les Études religieuses, dans la Reçue des Questions historiques, avril 1893, p. 342.
4. En s'infléchissant ainsi, la flamme imite la forme de la pousse de palmier, symbole du renouvellement.
5. Gayet, Le Temple de Louqsor, pl. LXV; tome XV des Mémoires publiés par les Membres de la
Mission archéologique française au Caire.
6. ' ^ le bassin de Kheper (Tombeau de Rekhmara, p. 91, 1. 3, et pl. XXVI). On a traduit aussi le
\> I <==> gjj
bassin d'être, et l'absence du déterminatif divin après w semblerait donner raison à cette traduction, si
nous n'avions que ce seul exemple. Mais un autre passage du Tombeau de Rekhmara (p. 88, 1. 6-12 et