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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 26.1904

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Nr. 1-2
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Lacau, Pierre: Textes religieux, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12681#0071
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TEXTES RELIGIEUX

(il

nouveaux pour la connaissance des idées religieuses en Egypte. Tous ces textes diffi-
ciles ne pourront s'éclairer que les uns par les autres. En tirer tout ce qu'ils contiennent
au point de vue de l'histoire religieuse sera l'œuvre de longues années. On ne peut
que signaler également toutes les questions que soulèvera, je ne dis pas leur interpré-
tation, mais leur existence même. Cette masse de textes a-t-elle été composée d'un seul
coup dans une môme localité? S'il n'y a pas eu un centre unique de production, mais
plusieurs, dans quelle mesure chaque nome a-t-il travaillé à se donner des formules
spéciales? Quelle est l'origine possible de chaque chapitre? Quels sont les rapports avec
les cultes locaux si mal connus et si étrangement masqués par le culte osirien? Com-
ment tel chapitre est-il passé d'un nome dans un nome voisin? Quelles sont les raisons
qui l'ont fait prévaloir dans telle localité, abandonner dans telle autre? Dans quelle
région la croyance au pouvoir des formules a-t-elle pris naissance? Et à quel moment?
Tous ces textes semblent très anciens et la production a dû s'arrêter de bonne heure,
mais sont-ils tous de la même époque?

Les exemplaires nouveaux de textes déjà connus par ailleurs sont presque aussi
importants pour nous que les textes entièrement inconnus. Presque tous les chapitres
nous sont parvenus dans un tel état, que la multiplicité des exemplaires peut seule
remédier à leur incorrection. Or, la correction d'un exemplaire n'étant nullement en
raison directe de son ancienneté une copie de la XIIe dynastie peut nous donner sou-
vent des leçons très importantes, rectifiant à la fois et les textes plus anciens des Pyra-
mides si souvent fautifs1 et ceux plus récents du Livre des Morts '1. La rédaction d'un
même chapitre peut différer sensiblement, et il y a de nombreux changements dans
les formules. Quand il s'agit d'une même rédaction, les exemplaires à comparer étant
d'époques et de provenance très différentes, nous sommes en présence de familles de
manuscrits très nombreuses et très distinctes, qui peuvent toutes fournir des éléments
de correction.

Comment faut-il publier de pareils textes? Il me semble évident que la méthode
employée pour éditer les textes classiques ne saurait suffire ici. On ne peut se contenter
de classer les manuscrits par familles et de déterminer tous ceux qui dérivent d'un même
archétype, pour s'en tenir à ce dernier. Même en admettant que le classement ait été
irréprochable, il est tout à fait impossible de négliger purement et simplement les
copies qui dérivent visiblement d'un même exemplaire, sans négliger en même temps
tout un ensemble de faits très intéressants. Voici pourquoi.

Des copies contemporaines et de même famille, n'apportant au texte aucun élément
de correction, présentent presque toujours des fautes plus ou moins nombreuses, cpii
sont souvent d'un intérêt considérable. On peut dire sans paradoxe que les exem-

1. On ne peut négliger les textes du Moyen-Empire sou? prétexte qu'ils sont plus récents et moins soignés
que ceux des Pyramides. Il Bufflt que nos exemplaires du Moyen-Empire n'aient pas été copiés (directement ou
non) sur ces derniers. Or, il est sur qu'ils n'en dépendent pas. La dispersion de ces textes dans les différents
nomes est certainement bien antérieure à la VI* dynastie. Far suite, telle copie déplorable et tardive peut cor-
riger une faute qui s'était déjà introduite dans l'exemplaire memphile reproduit par les scribes de Saqqarah.

2. La traduction du Liore </e.< Morts par Le Page Henouf, continuée par M. Naville, donne une idée du
arti qu'on peut tirer de ces copies anciennes pour l'amélioration de nos exemplaires thébains ou saïtes.
 
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