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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 26.1904

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Nr. 3-4
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Passykinn, Eugène: Les opérations militaires de Thoutmès III: après la prise de Mageddo
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https://doi.org/10.11588/diglit.12681#0181
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LES OPÉRATIONS MILITAIRES DE THOUTMÈS III

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M. W. Max Millier, quoiqu'il ne voie aucun système dans les listes de Karnak,
remarque tout de même que « unwillkûrlich liât der Verfasser benachbarte Orte da und
dort etwas gruppiert1 ». Donc il y a un groupement, et je prends sur moi la hardiesse
de proposer l'hypothèse que ce groupement n'était pas fait involontairement et qu'au
fond la supposition de Mariette doit être juste. Je crois que la suite de ces noms nous
donnera justement le tableau de l'organisation des opérations militaires après le combat
de Mageddo.

En étudiant la suite de ces noms géographiques et en supposant que c'est aussi
dans cette suite que les troupes égyptiennes ont traversé tous ces lieux, nous remar-
querons d'abord qu'ils se divisent en deux groupes, et non pas en six, comme le propose
Mariette. Dans chaque groupe, les lignes de marche des troupes se disposent d'une
telle manière, que, premièrement, elles décrivent comme des cercles autour du théâtre
entier des opérations, et que, secondement, elles forment dans ces cercles une quantité
de cercles déjà plus petits (naturellement d'une forme irrégulière), qui quelquefois s'en-
trecroisent ou bien sont concentriques et qui contournent les différentes parties de ces
deux susdits théâtres d'actions. C'est exactement de la même manière qu'il nous fau-
drait tracer les lignes de marche des détachements, si nous voulions résoudre pour notre
époque et pour nos armées le problème des actions contre la guerre des partisans en
Syrie. Certes, on pourra dire que nous n'avons ici rien qu'une simple coïncidence, mais
cette coïncidence est si complète, elle saute aux yeux d'une façon si évidente, que nous
avons, je crois, le droit de supposer que la suite des noms dans ces listes nous donne
la possibilité de reconstruire les lignes de marche de l'armée égyptienne. Pour le détail,
voilà comment je me représente ces opérations de Thoutmès III.

Après la prise de Mageddo, la conquête des divers membres de la confédération et
la lutte contre leurs bandes de partisans furent accomplies par deux corps, et non
par une action commune de toute l'armée. Cette division facilitait grandement la
tâche. En effet, dans la guerre de partisans, il aut avoir avant tout la possibilité d'at-
teindre l'ennemi au plus vite. Dès qu'on a découvert sa présence sur un point, il faut
procurer à ses troupes la plus grande vitesse possible et la plus grande légèreté des
mouvements. Or, une partie de l'armée peut être douée de toutes ces qualités à un
degré beaucoup plus élevé que l'armée entière. Pour les actions moins importantes, les
deux corps pouvaient lancer çà et là (et c'est ce qu'ils faisaient assurément) de petits
détachements, qui ne s'éloignaient guère à grandes distances; ils laissaient même, où
cela était urgent, des garnisons.

Cette division du théâtre de la guerre entre les deux corps se remarque, première-
ment, dans la position géographique des noms des listes de Karnak, qui se divisent en
deux parties par la future Samarie', et, secondement, si nous traçons la route des

un troisième ayant sa base d'opérations à Beyrout et parcourant la Galilée tout entière, après une excursion
vers l'est. Avec le quatrième, nous franchissons le Jourdain. Un retour vers le sud est fait par le cinquième,
qui prend Jaffa pour port de ravitaillement. Le sixième, enfin, relie le nord au sud, contourne la Samarie et
complète avec le quatrième l'occupation des deux rives du lleuve, avec le premier et le cinquième l'occupa-
tion de la Judée. »

1. W. Max Mûllhu, Asien und Europa, p. 157.

2. Cf. A. Mariette, Karnak, texte, p. 45.
 
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