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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 31.1909

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Lacau, Pierre: Notes de phonétique et d'étymologie égyptiennes
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12678#0086
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NOTES DE PHONETIQUE ET D'ÊTYMOLOGIE ÉGYPTIENNES

77

Le singulier -èwët, -cjet, -h: -ei a pour pluriel -êwwë, -èjwet, -*eve (sah.)1 : evë
(akh.)-

En copte, seul l'akhmimique a conservé la distinction entre ces deux formes.

V

FÉMININS COLLECTIFS EN H FINAL FAISANT FONCTION DE PLURIELS EN COPTE

Dans le paragraphe III de ces notes2, j'ai cherché à montrer que le mot toteih (sah.) :
TovVei (akh.), qui sert de pluriel au mot toott (sah.) : t^t (akh.) «montagne», n'était
pas à l'origine un vrai pluriel, mais bien un féminin singulier se rattachant à la déri-
vation en (l (j - j suffixe, ex. : pjmeiH (sah.) : epxiH (boh.)3 : pju.Vei (akh.) = 8rmjèjëtk.
Et je supposais que, si ce féminin avait pu jouer le rôle de pluriel en copte, c'est qu'il
avait sans doute en égyptien ancien un sens collectif.

Cet emploi du féminin en h comme pluriel semble d'abord tout à fait isolé : je com-
parais seulement le pluriel jmoViVs-e (akh.) au mot jul^-s- «eau», qui suppose l'existence
d'une forme *ju.oirïei (akh.) : *ju.oireiH (sah.), identique à tottVci (akh.) : totcih (sah.).
En réalité, le copte a conservé d'assez nombreux exemples de ce féminin collectif, mais
qui se présentent à nous sous l'aspect de pluriels tout à fait anormaux en apparence.

1° giJUH (sah.) est le pluriel du mot goeuu. (sah.) « vague ». Cette forme est employée
uniquement comme pluriel5. Elle s'explique très simplement par l'adjonction du suffixe
-ejët à un radical trilitère h(h)im vocalisé h(h)uim = goeux. Le déplacement de la
voyelle et de l'accent réduit régulièrement la diphtongue oei à i (cf. -xiTiioTTAj. (sah.) en
face de ■xoerr)6. Le mot ^ijuh n'a pas de correspondant en boheïrique et en akhmimique,
mais nous avons vu, par l'exemple de -rovieve (akh.), que les féminins en h, tout en
ayant un sens collectif, sont susceptibles de prendre eux-mêmes un pluriel régulier.
Or, nous trouvons en akhmimique un pluriel féminin oumeTe7 (/ Clément, xx, 7),
qui est précisément le pluriel régulier de notre forme ^ijulh (sah.), inconnue jusqu'ici

1. On peut hésiter sur le vocalisme réel du pluriel des mots en -h en sahidique et en boheïrique. En eSet,
le h peut donner e ou & en syllabe fermée :

1° e, ex. : ujeepe, féminin de ujHpe;
2° es., ex. : £es.Àes.Te, pluriel de gd.ÀHT.

Or, la forme akhmimique ne permet pas de décider. Dans ce dialecte, e accentué se maintient tel quel et e.
accentué devint e, de sorte que e (akh.) accentué peut représenter également bien un e ou un es. des autres
dialectes : eire (akh.) peut donc correspondre à ;-eire ou *es/!re (sah.).

2. Recueil de Tracauœ, t. XXIV, p. 206.

3. Chute du i dans ce dialecte.

4. Sethe, Verbum, I, §93, a; Steindorff, Kopt. Grain J, §106.

5. Quatre exemples très clairs. Les références sont données par von Lkmm, Kleine hoptische Studien,
§ XX, p. 165. Ce sont Math., vin. 24; Triadon, 404 (105); Cod. coptic. Paris., 12917, fol. 74. — Spiegelbcrg,
Rec. de Trao., t. XXVIII, p. 213, ajoute Math., xiv, 24.

6. Que cette réduction, d'ailleurs, soit primitive ou secondaire. Cf. Setiie,Verbum, I, § 96, a. Si la chute
de i dans cette position est bien la règle ancienne, comme le veut Sethe, la dérivation en h aurait été appli-
quée à cette racine à un moment où la règle n'agissait plus : cela ne change rien au sens et à la portée de
cette formation.

7. Carl Schmidt, Der erste Clemcnsbrlef in altkoptischcr b'beisetzung (1908), 28, 21.
 
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