Les affees de la mort.
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c'est Jésus-Christ qui est censé raconter à ses apôtres la mort de Joseph, à laquelle il a
assisté et en quelque sorte présidé, en jouant par rapport aux éons des ténèbres un rôle
fort analogue à celui d'Horus dans les traditions égyptiennes. Voici le fragment le plus
curieux du document, fragment qu'avait déjà publié en thébain Zoega 1 et traduit mon cher
maître M. Dulauriee, de l'Institut '2. Je donnerai ici cette excellente traduction3, en renvoyant
pour les textes à ma publication des Apocryphes coptes.
«Ayant alors tourné mes regards vers la partie méridionale de la porte, j'aperçus
»l'Amenthès qui était accouru de ce côté, c'est-à-dire le Diable instigateur et artificieux de
» tous les temps. Je vis aussi une multitude de décans, monstres aux formes variées, revêtus
» d'une armure de feu, si nombreux qu'il eût été impossible de les compter et vomissant du
» soufre et de la fumée par la bouche. Dès que mon père Joseph eut jeté les yeux sur ces
» êtres épouvantables qui étaient venus auprès de lui, il les aperçut terribles, comme lorsque
» la colère et la fureur les anime contre une âme qui vient de quitter son corps, surtout
» si c'est celle d'un pécheur dans laquelle ils ont trouvé la marque qui caractérise leur sceau.
» Mon père, à la vieillesse vénérable, en apercevant ces monstres autour de lui, fut saisi
» d'épouvante et ses yeux laissèrent couler des larmes. Son âme voulut se réfugier dans des
» ténèbres épaisses, et, cherchant un lieu pour se cacher, elle ne le trouva point. Dès que
»je vis que le trouble s'était ainsi emparé de l'âme de mon père et que ses regards ne
» tombaient que sur des spectres aux formes les plus diverses et d'un aspect hideux, je
» m'avançai pour gourmander celui qui était l'organe du diable, ainsi que les légions infer-
» nales qui étaient accourues avec lui : elles s'enfuirent aussitôt à ma voix dans le plus
«grand désordre; mais aucun de ceux qui étaient rassemblés autour de mon père n'eut con-
» naissance de ce qui venait de se passer, non plus que ma mère Marie. Dès que la mort
» eût été témoin de la manière sévère dont j'avais traité les puissances des ténèbres qui
» formaient son cortège, dès qu'elle eût vu que je les avais mises en fuite et qu'aucune
«d'elles n'était restée auprès de mon père Joseph, saisie de crainte à son tour, elle s'enfuit
» et alla chercher un asile derrière la porte. J'adressai alors à mon père bon une prière
» conçue en ces termes :
« Ô mon père, toi qui es la source de toute bonté, toi l'auteur de la vérité, l'œil qui voit
» tout, l'oreille qui entend tout, écoute ton fils unique, exauce moi : Je t'implore pour une de
»tes créatures, pour mon père Joseph. Fais descendre vers moi un de tes grands chérubins
» accompagné du chœur des anges, de Michel, le dispensateur des biens, et de Gabriel, celui de
» tes Eons resplendissants qui est chargé de tes heureux messages ; qu'ils viennent prendre soin
» de l'âme de mou père ; qu'ils la guident vers toi jusqu'à ce qu'elle ait traversé les sept Eons
» de ténèbres et qu'elle ait dépassé les routes obscures qui inspirent tant d'effroi et où l'on
» a le spectacle de châtiments4 dont la vue inspire l'horreur. Que le fleuve de feu coule
«semblable à de l'eau! Que la mer aux ondes furieuses cesse d'être agitée, que ses flots
1 Zoega, Cataloyus codiaim copticorum, p. 226.
2 Fragment des révélations apocryphes.........., p, 25.
3 Les petites modifications de détail que je me permettrai d'y faire en deux ou trois endroits portent
sur des mots déformes dans le thébain ou alors inconnus dans cette langue, et que les nouvelles leçons
du texte memphitique viennent éclairer.
4 Le Memphitique porte ici eni2^.Tn*.j*.ic les dynamis (puissances gnostiques).
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c'est Jésus-Christ qui est censé raconter à ses apôtres la mort de Joseph, à laquelle il a
assisté et en quelque sorte présidé, en jouant par rapport aux éons des ténèbres un rôle
fort analogue à celui d'Horus dans les traditions égyptiennes. Voici le fragment le plus
curieux du document, fragment qu'avait déjà publié en thébain Zoega 1 et traduit mon cher
maître M. Dulauriee, de l'Institut '2. Je donnerai ici cette excellente traduction3, en renvoyant
pour les textes à ma publication des Apocryphes coptes.
«Ayant alors tourné mes regards vers la partie méridionale de la porte, j'aperçus
»l'Amenthès qui était accouru de ce côté, c'est-à-dire le Diable instigateur et artificieux de
» tous les temps. Je vis aussi une multitude de décans, monstres aux formes variées, revêtus
» d'une armure de feu, si nombreux qu'il eût été impossible de les compter et vomissant du
» soufre et de la fumée par la bouche. Dès que mon père Joseph eut jeté les yeux sur ces
» êtres épouvantables qui étaient venus auprès de lui, il les aperçut terribles, comme lorsque
» la colère et la fureur les anime contre une âme qui vient de quitter son corps, surtout
» si c'est celle d'un pécheur dans laquelle ils ont trouvé la marque qui caractérise leur sceau.
» Mon père, à la vieillesse vénérable, en apercevant ces monstres autour de lui, fut saisi
» d'épouvante et ses yeux laissèrent couler des larmes. Son âme voulut se réfugier dans des
» ténèbres épaisses, et, cherchant un lieu pour se cacher, elle ne le trouva point. Dès que
»je vis que le trouble s'était ainsi emparé de l'âme de mon père et que ses regards ne
» tombaient que sur des spectres aux formes les plus diverses et d'un aspect hideux, je
» m'avançai pour gourmander celui qui était l'organe du diable, ainsi que les légions infer-
» nales qui étaient accourues avec lui : elles s'enfuirent aussitôt à ma voix dans le plus
«grand désordre; mais aucun de ceux qui étaient rassemblés autour de mon père n'eut con-
» naissance de ce qui venait de se passer, non plus que ma mère Marie. Dès que la mort
» eût été témoin de la manière sévère dont j'avais traité les puissances des ténèbres qui
» formaient son cortège, dès qu'elle eût vu que je les avais mises en fuite et qu'aucune
«d'elles n'était restée auprès de mon père Joseph, saisie de crainte à son tour, elle s'enfuit
» et alla chercher un asile derrière la porte. J'adressai alors à mon père bon une prière
» conçue en ces termes :
« Ô mon père, toi qui es la source de toute bonté, toi l'auteur de la vérité, l'œil qui voit
» tout, l'oreille qui entend tout, écoute ton fils unique, exauce moi : Je t'implore pour une de
»tes créatures, pour mon père Joseph. Fais descendre vers moi un de tes grands chérubins
» accompagné du chœur des anges, de Michel, le dispensateur des biens, et de Gabriel, celui de
» tes Eons resplendissants qui est chargé de tes heureux messages ; qu'ils viennent prendre soin
» de l'âme de mou père ; qu'ils la guident vers toi jusqu'à ce qu'elle ait traversé les sept Eons
» de ténèbres et qu'elle ait dépassé les routes obscures qui inspirent tant d'effroi et où l'on
» a le spectacle de châtiments4 dont la vue inspire l'horreur. Que le fleuve de feu coule
«semblable à de l'eau! Que la mer aux ondes furieuses cesse d'être agitée, que ses flots
1 Zoega, Cataloyus codiaim copticorum, p. 226.
2 Fragment des révélations apocryphes.........., p, 25.
3 Les petites modifications de détail que je me permettrai d'y faire en deux ou trois endroits portent
sur des mots déformes dans le thébain ou alors inconnus dans cette langue, et que les nouvelles leçons
du texte memphitique viennent éclairer.
4 Le Memphitique porte ici eni2^.Tn*.j*.ic les dynamis (puissances gnostiques).
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