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Revue égyptologique — 9.1900

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Nr. 1-4
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Revillout, Eugène: Le monument de Chabas
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https://doi.org/10.11588/diglit.11060#0086
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78

Eugène Kevillout.

Eois (1, 6, 1) qui peuvent fort bien avoir été altérés comme, je l'ai démontré, d'autres
chiffres bibliques relatifs à Tahraka, et qui, en tout cas, ne représentent qu'une tradition
très postérieure aux événements.

Je reviendrai, du reste, un jour sur toutes ces questions. Je reviendrai aussi, je l'ai dit,
sur l'étude de l'année sothiaque, en y joignant certains tableaux chronologiques intéressants,
particulièrement en ce qui concerne les rapports de l'année civile et de l'année vague.

E. R,

LE MONUMENT DE CHABAS.

PAU

Eugène Revillout.

On a inauguré le 17 septembre dernier le buste de Chabas à Chalon-sur-Saône. En
qualité de membre du comité d'honneur et d'ami particulier de Chabas, la municipalité, qui
a fait admirablement les choses, m'avait invité à cette fête vraiment superbe. On avait
annoncé d'avance que je parlerais. Je me suis donc résigné à le faire, bien que n'ayant rien
préparé. Voici les quelques mots prononcés par moi :

Messieurs,

Un des élèves de M. Chabas, qui est aussi un peu des miens, M. Virey, doit vous lire tout-â-l'heure
sur la vie de cet illustre égyptologue dont il a fait une étude spéciale une communication qui ne peut
manquer d'être fort intéressante. Quant à moi, je viens dire simplement quelques mots comme ami parti-
culier et intime de celui qui a fondé avec moi la Revue égyptologique, et dont j'ai eu le triste honneur de
prononcer seul l'éloge sur sa tombe ouverte. Non seulement la sympathie, mais une véritable parenté
d'âme nous unissait ensemble — à ce point qu'on nous a reproché les mêmes défauts de caractère, la
même ardeur dans la polémique aussi bien dans le travail, la même passion pour ce que nous avons cru
être la vérité et pour ce que nous avons cru être la justice. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'entre nous
du moins il n'y eut jamais un nuage : et c'est avec plaisir que j'ai entendu ce matin la famille de notre
grand mort en appeler à ce cher souvenir.

Dans la spirituelle et humouristique conférence par laquelle cette belle journée a commencé, M. Gin-
driez (k qui nous devons en bonne partie le monument actuellement sous nos yeux) nous a dit que Chabas
avait rencontré longtemps dans sa ville bien des incrédules. Ceci rappelle le vieux dire évangélique : « Nul
n'est prophète dans son pays,» car plus que personne le héros de cette fête a contribué partout ailleurs
à faire cesser, en ce qui concerne l'égyptologie, le scepticisme scientifique. Bien avant la découverte du
décret trilingue de Canope venant prouver d'une façon irréfragable l'exactitude de nos déchiffrements,
grâce à lui et à de Rougé, la foi était venue à tous les savants — même à ceux qui, comme Renan, re-
fusèrent d'admettre longtemps encore la réalité des découvertes assyriologiques. On peut affirmer, en effet,
que l'égyptien, sous ses diverses formes, hiéroglyphique, hiératique et démotique, se traduit maintenant avec
autant de certitude que le grec et le latin. Peut-être même laisse-t-il craindre moins de contre-sens que ces
langues classiques toujours si compliquées, et cela par une suite de la simplicité do sa contexture ne per-
mettant pas d'autres inversions que celles usitées en français et se rapprochant de notre langue si nette
et si claire par une force d'autres ressemblances, d'autres gallicismes, qu'il serait trop long d'énumôrer ici.

Quel fut le rôle de Chabas dans l'histoire de l'égyptologie naissante'!1 Le tableau serait long à faire
dans tous ses détails et je dois me borner à l'esquisser en quelques traits.

Personne n'ignore que la science dont nous sommes les adeptes est toute française. On peut en
représenter les origines par une trinité de noms français : Champollion, de Rougé, Chabas.

A ces trois planètes ou pour mieux dire à ces trois soleils de notre ciel se joignent, il est vrai,
quelques satellites étrangers, mais dont l'éclat n'est point comparable.
 
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