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MARCIN PASTWA

autant pour Batschmann, la compréhension est la somme à peu près infinie, parce que non connue jusqu'à la fin, des moments. Ils
créent l'œuvre - le monument, immergé totalement dans l'histoire, et le moment s'étire dans le temps, car chaque interprétation est
comme un jaillissement du sens sur fond de constellation historique des interprétations précédentes. Pendant ce temps, l'auteur de
l'iconique reconnaît le présent en tant que moment décisif pour sa propre interprétation. En examinant la stratégie d'Imdahl, on peut
parvenir à la conclusion que le rôle de l'historien d'art ne consiste plus dans le fait d'extraire l'œuvre inconnue des crépuscules de
l'histoire, mais davantage dans le fait d'éclaircir ces tableaux, que nous avons, nous, devant les yeux, et de montrer leur sens. Sens
important et - ce qui est fondamental - compréhensible pour nous, aujourd'hui.

Dans l'analyse de Panofsky, le monument est également identifié au moment. Il s'agit ici de l'indication de l'œuvre en tant
que moment réversible. De cette manière, l'importance des tableaux de Poussin est accentuée, tableaux qui se présentent comme
lieu significatif dans la tradition de la représentation. Pour Imdahl et Batschmann, le même moment réversible, facteur le plus
essentiel pour le sens de l'œuvre, s'accomplit directement sur le plan du tableau. Cela n'implique pas pourtant un accord total entre
ces interprétations. Dans ses textes, Imdahl tâche de démontrer que le sens de l'œuvre est identique à sa forme. Tout ce que l'on
peut comprendre est donné à voir. Bien qu'il accepte les idées d'Imdahl (le meilleur exemple est l'annexe de sa « méthode»
à l'herméneutique historico-artistique), Batschmann a une approche quelque peu sceptique des déclarations proclamant la compréhen-
sion totale de l'œuvre exclusivement par un contact direct avec elle. Il reconnaît que, derrière ce qui est représenté, peut également
se dissimuler quelque chose de non-visible.

Imdahl, de même que Batschmann, s'efforcent de réaliser le postulat de la transparence du texte. Leurs interprétations sont,
dans une égale mesure, des analyses ainsi qu'un fondement permanent des démarches exégétiques entreprises. Tout était orienté
afin que le lecteur puisse avancer plus loin sur la trace de leurs réflexions. De cette façon, naît une certaine continuation des
interprétations herméneutiques : de la première, accomplie par Poussin lui-même, à travers l'iconologie codifiée par Panofsky,
l'iconique d'Imdahl et plus loin, avec l'herméneutique historico-artistique rigoureusement et méthodologiquement justifiée de
Batschmann, vers la proposition de compréhension qu'il offre et qui repose sur notre participation.

Traduit par Fabienne Le Gall
 
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