ALMANACHS
Pour Laurent Savigny
Il serait injuste, pour le vain plaisir de placer un mot médiocre,
de dire que la maison Pion en a dans l'aile; car, avec une plompti-
tude qui l'honore, elle a déjà publié, cette année, une soixantaine
d'almanachs pour 1898. D'un doigt fébrile, j'ai feuilleté, telles des
galettes, ces petits bouquins, et j'avoue, avec regret, n'avoir trouvé
aucun éclaircissement dans YAlmanaeJi de la bonne cuisine, pour-
tant farci d'indications savoureuses, sur la question qui arme les
uns contre les autres les chroniqueurs engagés — à propos de la
meilleure recette pour la confection du ragoût de mouton — dans
un véritable combat de... navarins.
Par contre, j'ai déniché, dans YAlmanaeh lunatique, quelques
échantillons de philosophie également lunatique (ou, pour mieux
dire, « lunaire »), celui-ci entre autres, d'une logique implacable :
— Je prends femme : personne ne me dit rien. Je prends un par-
dessus : on m'arrête. Donc une femme vaut moins qu'un paletot.
Pour dissiper l'amertume de cet apophtegme, lisez, dans le léni-
fiant Almanaeh des Saints Cœurs de Jésus et de Marie l'édifiante
histoire des deux bons vieux qui vinrent pèleriner au Sacré-Cœur,
en nonante-àouze (sic!) ou encore, dégustez, dans le Parfait vigne-
ron, cette définition capiteuse et tricolore : « Les vins gris sont des
vins blancs faits avec des raisins rouges. » J'en reste bleu !
Que si vous ne possédez point les principes nécessaires à qui veut
réussir clans le monde, potassez VAlmanaeh du savoir-vivre ; vous
y apprendrez qu' « on ne sort pas, le matin, en habit noir dans les
rues » ; qu'il faut soigner sa chaussure « car le froid aux pied est le
premier ministre de la maladie ».
— Soignez votre oreille, dit encore Mme la comtesse de Basson-
ville, et évitez de lui laisser prendre de faux plis par un bonnet de
nuit mal attaché (sic).
Et, plus loin :
— Une femme qui monte dans un omnibus doit s'incliner légère-
ment pour saluer les personnes qui s'y trouvent avant elles (sie).
Etc., etc. J'en passe, et de plus renversantes.
Pas moyen de s'ennuyer un seul instant avec ces broeburettes ;
elles sont venues fort à propos pour dissiper la sombre humeur où,
quatre fois par an, je m'enlise, après cette sombre date du 15 où,
selon le dict du barde Jean de Tinan :
Trimestriellement et d'une voix qui tance,
Ma concierge me vient présenter ma quittance.
WlLLY.
II. — LE PETIT CHAPERON TlOUGE DeSsin de PuPPET.
Pour Laurent Savigny
Il serait injuste, pour le vain plaisir de placer un mot médiocre,
de dire que la maison Pion en a dans l'aile; car, avec une plompti-
tude qui l'honore, elle a déjà publié, cette année, une soixantaine
d'almanachs pour 1898. D'un doigt fébrile, j'ai feuilleté, telles des
galettes, ces petits bouquins, et j'avoue, avec regret, n'avoir trouvé
aucun éclaircissement dans YAlmanaeJi de la bonne cuisine, pour-
tant farci d'indications savoureuses, sur la question qui arme les
uns contre les autres les chroniqueurs engagés — à propos de la
meilleure recette pour la confection du ragoût de mouton — dans
un véritable combat de... navarins.
Par contre, j'ai déniché, dans YAlmanaeh lunatique, quelques
échantillons de philosophie également lunatique (ou, pour mieux
dire, « lunaire »), celui-ci entre autres, d'une logique implacable :
— Je prends femme : personne ne me dit rien. Je prends un par-
dessus : on m'arrête. Donc une femme vaut moins qu'un paletot.
Pour dissiper l'amertume de cet apophtegme, lisez, dans le léni-
fiant Almanaeh des Saints Cœurs de Jésus et de Marie l'édifiante
histoire des deux bons vieux qui vinrent pèleriner au Sacré-Cœur,
en nonante-àouze (sic!) ou encore, dégustez, dans le Parfait vigne-
ron, cette définition capiteuse et tricolore : « Les vins gris sont des
vins blancs faits avec des raisins rouges. » J'en reste bleu !
Que si vous ne possédez point les principes nécessaires à qui veut
réussir clans le monde, potassez VAlmanaeh du savoir-vivre ; vous
y apprendrez qu' « on ne sort pas, le matin, en habit noir dans les
rues » ; qu'il faut soigner sa chaussure « car le froid aux pied est le
premier ministre de la maladie ».
— Soignez votre oreille, dit encore Mme la comtesse de Basson-
ville, et évitez de lui laisser prendre de faux plis par un bonnet de
nuit mal attaché (sic).
Et, plus loin :
— Une femme qui monte dans un omnibus doit s'incliner légère-
ment pour saluer les personnes qui s'y trouvent avant elles (sie).
Etc., etc. J'en passe, et de plus renversantes.
Pas moyen de s'ennuyer un seul instant avec ces broeburettes ;
elles sont venues fort à propos pour dissiper la sombre humeur où,
quatre fois par an, je m'enlise, après cette sombre date du 15 où,
selon le dict du barde Jean de Tinan :
Trimestriellement et d'une voix qui tance,
Ma concierge me vient présenter ma quittance.
WlLLY.
II. — LE PETIT CHAPERON TlOUGE DeSsin de PuPPET.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Les Contes de fées modernisés
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift:
II. - Le petit chaperon rouge
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)