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Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0799
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les spectateurs delà Porte-Saint-Martin en
ont beaucoup plus que pour leur argent.

Au Molière, les Frieoteurs fricotent avec
M lc Raynal, MM. Rablet et Pouctal. Souhai-
tons à MM. Clôt et Dabley de les voir fri-
coter longtemps.

Au Grand-Guignol, effet de terreur iné-
dit : un monsieur se venge d’un autre en le
faisant boulotter par un serpent. Cela s’ap-
pelle Sol Hyams, brocanteur, et c’est fort
impressionnant. Max Maurey a trouvé là
un nouveau genre de mort,la mort serpen-
tine, qui ne déparera pas sa nombreuse
collection.

A la Comédie-Française, l’Autre, des frères
Margueritte. L’Autre, c’est Dessonnes. Et il
ne dut pas s'embêter, puisque la gente
Berthe Cerny lui donnait la réplique, sur le
dos — ou plutôt sur la tète —de ce pauvre
Grand. C’est la première fois, notons-le, que
M. Grand porte des cornes, du moins à la
Comédie-Française.

LA CHASSE DE ROOSEVELT

— Voilà le grand oiseau Trust, perché sur une de ces maisons gratte-ciel. .Je vais essayer
de le tuer.

— Il faut lui envoyer une balle en plein ventre. — Boum !

Plaignons-le et envions l’heureux Des-
sonnes. Il est si doux, on compagnie de
Cerny, d’effeuiller les Margueritte!

M. Gustave Rivet, sénateur, a fait jouer
au théâtre Montparnasse, le Droit du père.
Le théâtre Montparnasse est loin du bou-
levard, mais il n’est pas très loin du Sénat.
Aussi les collègues de M. Rivet sont-ils al-
lés l’applaudir en grand nombre. Et le pu-
blic du quartier a fait comme eux. On an-
nonce déjà la prochaine représentation
d’une parodie dé cette pièce : le Droit du
père... conscrit.

Enfin les Bouffes-Parisiens ont rouvert
leurs portes. C’estun événement, ce théâtre
ayant pris la fâcheuse habitude d’être plus
souvent fermé. MM. Deval et Richemond,
ses nouveaux directeurs, qui affectionnaient
les sujets un peu scabreux — témoins le

Millième Constat et M. de Courpière — ont
choisi, pour compléterle triptyque, l'Ingénu
libertin, une opérette tirée de Faublas par
M. Louis Artus, avec musique de Terrasse.
On s’y déshabille beaucoup' et on s’y couche
pas mal. Et c’est fort agréable et fort joli-
ment monté.

Saluons, dans l’interprétation, le talent
chevronné de Milo de Meyer, la fantaisie
d’Ha-ti — Hasli spurnante — et le charme
de trois divettes, qui chantent comme des
rossignols et se déshabillent comme des
femmes du monde : Arlette Dorgère, Jane
Petit et Jane Alba. Bref, succès d’excel-
lente marque, marque trois étoiles.

Léo Marchés.

LA CHASSE PAPALE

Pie X fait la chasse aux modernistes, à coup
de foudres ecclésiastiques. Les évêques servent
de ra batteurs. (Simphcissimus.)

— L’oiseau a fait explosion ! Une autre fois, je me tiendrai à distance.

LE RIRE A L’ÉTRANGER

La lutte continue entre l’esprit moderne
et la papauté. Elle n’intéresse plus d’ail-
leurs que quelques esprits curieux. Ce
sont des querelles de théologiens. Le fusil
chargé de foudres ecclésiastiques n’atteint
que du menu gibier. On ne ramassera
guère que quelques pauvres curés de pro-
vince, à l’heure de la curée.

L’Italie a d’ailleurs d’autres distractions.
Le procès Nasi découvre en Sicile des ten-
dances séparatistes accentuées. L’ancien
ministre deviendra-t-il roi de Sicile?

Les trusts continuent à régner triompha-
lement en Amérique, malgré la situation
précaire à laquelle ils ont réduit la fortune
des États-Unis. Le Président Roosewelt
réussira-t-il dans la lutte qu’il a entre-
prise contre eux? Le grand oiseau Trust,
rock moderne, plus terrible que celui des
Mille et une nuits, a pris pour perchoir
symbolique les hautes maisons de New-
York, les sky-scrapers, gratteurs de ciel.
Il représente l’apologie de la civilisation
américaine. Le veau d’or est toujours de-
bout, mais ce veau est aujourd’hui un
vautour. Raphaël Ciseau.

— Dieu me l'a donnée. Gave à qui la touche !

;Pasquinu.)
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