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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1914 (Nr. 1-6)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25443#0051
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ÉCHOS DU RIRE

Déplacements... — Notre collaborateur
Louis Sonolet, du 1er régiment mixte colo-
nial, grièvement blessé à Lassigny, en trai-
tement à l’hôpital Tenon.

Le dessinateur Marcel Bloch au 36e d’in-
fanterie. M. Pierre Mortier, agent de liai-
son au quartier général.

Nous apprenons avec joie que Pierre Lau-
rens, notre collaborateur, que nous croyions
tué, est prisonnier à Wittemberg et guéri
de ses blessures.

... ET VILLÉGIATURES. — M. C..., fils d’un

ancien ministre, soldat... à Biarritz.

M. P. D..., fils d’un des plus importants
personnages de la politique et de la presse,
34 ans, très bien portant, civil à Paris.

M. de N... fils, banquier, et M. R...-G...,
fils d’un agent de change, automobilistes à
Versailles.

Hôtel des Invalides..., un tas de nos plus
jeunes cabotins.

*

* *

La réapparition du Rire a été accueillie
avec joie dans le public et encore plus dans
le public des tranchées. Nous avons reçu,
à cette occasion, de très nombreuses féli-
citations de nos soldats. Voici, entre autres,
ce que nous écrit un lieutenant en plein
feu : au nord de Verdun.

« Le Rire reparaît. Je suis content de cela
et vous adresse immédiatement le montant
d’un abonnement pour six mois, soit six
francs. Il fait bien de reparaître, le Rire. Il
viendra nous porter un peu de la gaité et
de l’esprit français dans nos tranchées où,
certes, la pluie,- la neige, le vent n’ont pas
raison de nous. Pas plus que les Boches,
d’ailleurs, à qui nous laisserons, pour les
distraire, le Rire jaune. Si je n’avais pas
si froid aux mains, je vous demanderais de
vous adresser quelques croquis pris sur le
vif dans ces tranchées dont on parle tant
et qu’on connaît si mal (je vois ça par les
récits des journaux). Mais soyez sûr que
si les croquis sont difficiles à faire quand
on a les pieds dans la neige, l’esprit, les
saillies, les reparties drôles ne tarissent
pas, faisant éclater de rire les plus moroses,
même moi, leur sombre lieutenant. Ça, il
faut que le Rire le sache. Et il y aura bien-
tôt quatre mois que nous menons cette
vie-là. « A. Hugues. »

* *

Quels sont donc les héros de cette idylle
à trois (naturellement \) dont Lui est un
ministre d’une république pour laquelle
nous éprouvons une réelle sympathie, FAle
une artiste connue du Théâtre des Capu-
cines, et... l'Autre, un général autrichien?
Et pourquoi, bien que Lui, informé par
quelque carabinier dans le genre de ceux
d Offenbach, ait mis la belle en demeure
de rompre avec l’officier de François-Joseph,
celle-ci continue-t-elle à recevoir des sub-
sides du général autrichien?

*

* *

Rue des Martyrs, sur la devanture d’un
charbonnier, on peut lire cette amusante
pancarte :

MAISON FRANÇAISE

Le patron est Auvergnat.

*

* *

Arlette Dorgère n’est pas seulement une
jolie femme et une charmante artiste; c’est
aussi une amie fidèle et nombre de nos
soldats l’ont éprouvé en recevant d’elle des
envois de lainage et d’imperméables.
Bravo, et merci.

*

* *

Le fils d’un de nos banquiers les plus con-
nus (30 ans environ) est attaché comme
sous-officier automobiliste à la place de

Versailles. Il a fait affecter son chauffeur
et son valet de chambre à l’état-major et,
depuis lors, tout en utilisant leurs services,
il en profite pour ne plus les payer. Par ce
temps de guerre, il n’est pas de petites
économies.

*

* *

Un des ministres belges qui ont été en
mission en Amérique, cite ce trait qui
montre la rapidité d’information des repor-
ters américains.

« En arrivant à Chicago, j’achetai un jour-
nal; il portait en manchette : Chicago est
la plus belle ville du monde, et sous ce
titre il publiait une déclaration de moi-
même, proclamant mon admiration pour-
la grande cité du Far-West. Un représen-
tant du journal qui m’attendait à la gare
m’expliqua d’ailleurs le fait.

K — Nous étions, me dit-il, tout préparés à
publier une interview de vous dès votre
arrivée; mais le train qui vous amène a
trois heures de retard et nous aurions été
grillés par les confrères du soir. Nous ne
pouvions donc vraiment plus attendre que

l’employé. — Oui, mademoiselle, toutes les
poudres de riz ont augmenté de prix en raison
de la guerre.

la jeune femme. — Oh! cette guerre est vrai-
ment horrible. (Judc/e, New-York.)

vous eussiez parlé pour publier vos paroles.

« Et, chose admirable, conclut le ministre
belge, l’interview qu’avait faite ce journa-
liste trois heures avant de m’avoir vu,
n’était pas beaucoup plus fantaisiste que
les autres. »

*

* *

Le Gouvernement militaire de Paris a
installé dans les YV. C. du Palais de Jus-
tice des rouleaux de papier destinés à mes-
sieurs les Juges des trois Conseils de
guerre.

Sur les boîtes d’acajou qui renferment
de moelleux papier une petite étiquette est
posée :

RÉQUISITION MILITAIRE

Gouvernement militaire de Paris.

Propriété du ministère de la guerre.

Défense aux civils d'en user sous peine
d'amende.

Et la petite étiquette est couronnée d’un
faisceau de drapeaux tricolores.

*

* *

Le Rire rouge est en mesure de donner
à ses lecteurs une information sensation-
nelle. Voulez-vous savoir la date de la con-
clusion de la Paix? Oui, n’est-ce pas? Eh
bien, ce sera le 2 janvier 1915 ! Ecoutez
cette histoire.

Il y a quelques jours, dans un wagon du
Métro, deux messieurs discutaient sur la
durée probable de la guerre, qu’ils pré-
voyaient très longue. Soudain, une dame,
plutôt mûre, les-interrompit : « La guerre,
dit-elle, se terminera dans sept semaines,
le 2 janvier. » Stupéfaction des deux mes-
sieurs, qui pensent: « C’est une folle! » Mais
elle, qui sent cela, reprend froidement :
« Cela est aussi vrai que vous, monsieur,
vous avez 57 ans et sept francs dans votre
poche. »

Or, ô prodige, le monsieur avait 57 ans
et sept francs dans sa poche. Et mainte-
nant, concluez !

*

* *

Assez grièvement blessé au cours des
derniers engagements qui décidèrent de la
victoire de la Marne, un de nos amis, litté-
rateur de talent, dont on cite les mots à
l’emporte-pièce, fut soigné à l’hôpital mili-
taire d’une grande ville du sud-est.

Parmi les infirmiers, un jeune homme
manifestait, à l’égard des soldats blessés,
une morgue d’assez mauvais goût, se tar-
guant de son origine, de sa fortune, de ses
relations.

Impatienté par ce manque de tact,
l’homme de lettres lui révéla un jour à
brûle-pourpoint son nom et sollicita la réci-
procité d’une présentation.

— Je suis M. H. D..., le fils du grand
manufacturier de porcelaine artistique.
C’est mon père qui a fabriqué les premiers
services en pâte "fine à décors bleus, si à
la mode...

— Oui, je sais, repartit l’humoriste..., la
porcelaine bleue..., celle qui ne va pas au
feu...

*

* *

Il y a goat et girl.

Lorsque l’armée hindoue dut arriver en
France, l’état-major anglais télégraphia au
nôtre, demandant que l’on réunît pour
l’usage de cette armée, 10.000 goats (chè-
vres). Par suite d’une erreur, le télégramme
reçu portait 10.000 g iris (jeunes filles). Effa-
rement de notre état-major qui demanda
confirmation, et tout s’exp’iqua. Des far-
ceurs prétendent que notre état-major
aurait répondu : « Pourrons seulement en
trouver un millier. » Mais ce n’est évidem-
ment pas exact.

*

Un bon petit cœur : Léonie Y..., qui eut
son heure de succès au théâtre, possède une
villa aux environs de Paris. Apitoyée sur le
sort des malheureux Belges, elle s’adressa
à une Société d’assistance et déclara qu’elle
mettrait volontiers sa maison à la dispo-
sition d'une famille de réfugiés. On lui en
envoya une et la généreuse femme déclara
au chef de la famille ruinée qu’elle était
ravie de faire quelque chose pour nos
chers alliés, et qu’en conséquence, au lieu de
3.500 francs, prix habituel de la location de
sa villa, elle se.contenterait de 3.250 francs.

Il est beau de faire le bien.

* *

Les deux corps de troupe de notre armée
dont l’effectif est le plus important à l’heure
actuelle, sont le 19e escadron du train et la
22e section de commis et ouvriers d’admi-
nistration. On sait que c’est là que comp-
tent la plupart des embusqués, ce qui ne
veut pas dire, heureusement, que tous ceux
qui en portent l’uniforme ne rendent pas
de services et sont des embusqués. Nous
ne savons quel est au juste l’effectif de
guerre du 19e escadron, mais celui de la
22e section était de 16.780 hommes au 1er no-
vembre. Quelle belle division ! Eole.
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