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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 32.1988

DOI Heft:
Sztuka nowożytna
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Chruszczyńska, Jadwiga: Haftowana serweta - dar wolnomularzy dla króla Stanisława Augusta Poniatowskiego
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https://doi.org/10.11588/diglit.19641#0385
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UNE SERVIETTE BRODÉE DON DES FRANCS-MAÇONS AU ROI STANISLAS

AUGUSTE PONIATOWSKI

RÉSUMÉ

Dans les collections du Musée National de Varsovie se trouve une serviette qui avait été offerte au roi Stanislas
Auguste comme le prouve la dédicace. Cet objet fut acheté en 1917 d’Antoni Strzalecki. Plus tôt, en 1881, elle fut
présentée à 1,.Exposition des Oeuvres d’art Appliqué à l’Industrie...” à Varsovie.

La serviette est cousue de soies de couleur à côtes de reps et brodée en point de chaînette au tambour avec
fil d’or, d’argent et de soie en couleurs pastels. Elle est bordée d’une frange courte en or. Ses dimensions sont de
125 X129 cm.

Dans un médaillon central est brodée l’hémisphère Nord avec une carte de la Pologne. Sur le globe se tient
le Taurillon, tel qu’il est représenté sur le blason du roi Stanislas Auguste Poniatowski. Derrière le Taurillon se
tient un petit chien. Dans quatre médaillons placés dans les angles, sur la couture de deux tissus, sont brodés
trois symboles du pouvoir royal: la couronne, le globe et le sceptre; dans le quatrième la scène du serment prêté
au roi par Kuźma. Dans des médaillons placés dans la bordure de la serviette sont insérées des inscriptions : dans
le premier — SERENISSIMO & POTENTISSIMO, dans le second — STANISLAO AUGUSTO, dans le troi-
sième — REGI POLONIAE, dans le quatrième — FIDELES SUBDITI. Dans un des coins de la serviette est
marquée la date: 1783.

Le programme idéologique de cet objet est clair : la Pologne occupant une place de choix dans le monde avec
à sa tête Stanislas Auguste, derrière lui ses fidèles sujets. Le roi est symbolisé par le Taurillon, faissant allusion
à son blason, et sous la forme du chien se dissimulent les fidèles. La fidélité que les sujets — même ceux qui jadis
pouvaient se ranger dans l’opposition — devaient offrir au roi est encore une fois illustrée par la scène du serment
de Kuźma. Le pouvoir souverain, légal et juste rempli par Poniatowski est souligné par trois de ses symboles:
le globe, la couronne et le sceptre. Les palmes, feuilles de laurier et de chêne, placés autour des médaillons sym-
bolisent la victoire dans le combat qui est promise au roi et ses partisans.

Un don de ce type devait venir du milieu de gens étroitement liés à Stanislas Auguste. En 1783, il y avait
beaucoup de partisans de la monarchie en Pologne. Mais de nombreux.indices prouvent que probablement ce
don avec un tel programme brodé devait venir du milieu franc-maçon.

Les franc-maçons étaitent royalistes. L’obéissance envers le souverain et le devoir de sacrifier sa vie pour lui
et la patrie était inscrit dans leur codex. En Pologne, pendant la difficile période de la Confédération de Bar, ils
manifestèrent leur soutien au roi. Le roi entra dans la franc-maçonnerie dès 1777. Nombreux de ses secrétaires
et autres collaborateurs étaient membres des loges. Stanislas Auguste prit part à de nombreuses cérémonies ma-
çonniques et patronna de nombreuses actions de bienfaisance menées de leur initiative. La Franc-Maçonnerie
çélébra avec grande pompe l’anniversaire du roi (le 8 mai) comme une cérémonie propre. De nombreuses dames
de la haute société appartenait à la franc-maçonnerie. En 1783, la Grande Maîtresse de la Loge d’Adoption était
Teresa Tyszkiewiczowa, nièce du roi. Les dames, qui s’occupaient de broderie comme le prouvent des mentions
dans les mémoires contemporains, purent elles-mêmes broder la serviette pour le roi. Le programme idéologique
du tissu put être conçu par un des frères franc-maçons. Le projet graphique de l’objet est sans doute l’oeuvre d’un
amateur. La scène figurée, d’éxecution la plus difficile, fut copiée des gravures en ce temps répandues de J. E. Nilson
(1721-1788) ou A. Baratti (1724-1787).

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