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https://doi.org/10.11588/diglit.5560#0345
Ces Carthaginois. 293
Alors 1*Arnïée victorieuse revint à Car-
thage, &y fut reçue avec les cris dejoye
& les applaudillemens de toute la ville.Ma-
thos & les liens , après avoir servi d'or-
nement au triomphe, furent menés au sup-
plice , & terminèrent par une mort éga-
lement honteuse & douloureuse une vie
souillée par les trahisons les plus noires ,
& par les cruautés les plus barbares. Ainfi
finit la guerre contre les Mercenaires, a-
près avoir duré trois ans & quatre mois.
Elle fournit, dit Polybe, une grande in-
strùâion à tous les peuples ; & leur ap-
prend à ne pas employer dans les Armées
un plus grand nombre d'étrangers que de
citoyens, & à ne pas le reposer de la dé-
fenie de l'Etat sur des troupes qui n'y
sont attachées ni par l'affection , ni par
l'intérêt.
JTai disféré exprès jusqu'ici à parler de
ce qui se paiTa en Sardaigne dans le mê-
me tems , & qui fut comme une dépen-
dance & une suite de la guerre que les
Carthaginois foutinrent en Afrique con-
tre les Mercenaires. On y vit les mêmes
secousses de révolte, & les mêmes excès
de cruauté ; comme si un vent dediscor-
de & de fureur eût sousssé d'Afrique en
Sardaigne.
Dès qu'on y apprit ce qu'avoient fait
Spendius & Mathos, les Mercenaires qui
étoient dans cette Ile secouerent, à leur
exemple, le joug de l'obeïïsance. Ils
commencèrent par égorger Bostar leur
Commandant, & tout ce qu'il y avoit de
Carthaginois avec lui. On avoit envoyé
N 3. $
Alors 1*Arnïée victorieuse revint à Car-
thage, &y fut reçue avec les cris dejoye
& les applaudillemens de toute la ville.Ma-
thos & les liens , après avoir servi d'or-
nement au triomphe, furent menés au sup-
plice , & terminèrent par une mort éga-
lement honteuse & douloureuse une vie
souillée par les trahisons les plus noires ,
& par les cruautés les plus barbares. Ainfi
finit la guerre contre les Mercenaires, a-
près avoir duré trois ans & quatre mois.
Elle fournit, dit Polybe, une grande in-
strùâion à tous les peuples ; & leur ap-
prend à ne pas employer dans les Armées
un plus grand nombre d'étrangers que de
citoyens, & à ne pas le reposer de la dé-
fenie de l'Etat sur des troupes qui n'y
sont attachées ni par l'affection , ni par
l'intérêt.
JTai disféré exprès jusqu'ici à parler de
ce qui se paiTa en Sardaigne dans le mê-
me tems , & qui fut comme une dépen-
dance & une suite de la guerre que les
Carthaginois foutinrent en Afrique con-
tre les Mercenaires. On y vit les mêmes
secousses de révolte, & les mêmes excès
de cruauté ; comme si un vent dediscor-
de & de fureur eût sousssé d'Afrique en
Sardaigne.
Dès qu'on y apprit ce qu'avoient fait
Spendius & Mathos, les Mercenaires qui
étoient dans cette Ile secouerent, à leur
exemple, le joug de l'obeïïsance. Ils
commencèrent par égorger Bostar leur
Commandant, & tout ce qu'il y avoit de
Carthaginois avec lui. On avoit envoyé
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