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https://doi.org/10.11588/diglit.5563#0272
1ÔO HlSTOIRI
sir, l'art de régner , le plus difficile &
le plus important de tous, n'eût besoin
d'aucun travail ni d'aucune préparation.
Il avoit apporté en nahTant d'heureuses
dispositions : un grand fonds de génie,
une conception aisée , une pénétration
vive & prompte à laquelle rien n'écha-
poit, une solidité de jugement qui sai-
sissoit tout d'un coup le parti qu'il fa-
loit prendre ; qualités qui lembloient
pouvoir le dispenser de toute étude & ~
de toute application : & cependant, com-
me s'il fût né sans talens , & qu'il se fût vu
obligé de suppléer par l'étude à ce qui
pouvoit lui manquer du côté de la nature,
il négligea rien de ce qui pouvoit servir à
lui orner l'esprit, & il donna un tems con-
lîdérable à s'instruire , à résséchir, à mé-
diter , à consu'ter les gens habiles.
Quand il fut monté sur le trône, son
grand soin , sà grande application , fut
de connoitre les hommes, en quoi con-
siste principalement la science d'un Prin-
ce , & de ceux qui sont à la tête des af-
faires. Il s'y étoit sans doute préparé
par l'étude de l'hiltoire, qui donne une
prudence anticipée, tient lieu de l'expé-
rience, & apprend ce que sont les hom-
mes avec qui l'on aàvivre par ce qu'ont
été ceux des autres siécles. Mais on é-
tudietout autrement les hommes eux-mê-
mes, dans leur cara&ére, dans leur con-
duite , dans leurs démarches. L'amour
de
sir, l'art de régner , le plus difficile &
le plus important de tous, n'eût besoin
d'aucun travail ni d'aucune préparation.
Il avoit apporté en nahTant d'heureuses
dispositions : un grand fonds de génie,
une conception aisée , une pénétration
vive & prompte à laquelle rien n'écha-
poit, une solidité de jugement qui sai-
sissoit tout d'un coup le parti qu'il fa-
loit prendre ; qualités qui lembloient
pouvoir le dispenser de toute étude & ~
de toute application : & cependant, com-
me s'il fût né sans talens , & qu'il se fût vu
obligé de suppléer par l'étude à ce qui
pouvoit lui manquer du côté de la nature,
il négligea rien de ce qui pouvoit servir à
lui orner l'esprit, & il donna un tems con-
lîdérable à s'instruire , à résséchir, à mé-
diter , à consu'ter les gens habiles.
Quand il fut monté sur le trône, son
grand soin , sà grande application , fut
de connoitre les hommes, en quoi con-
siste principalement la science d'un Prin-
ce , & de ceux qui sont à la tête des af-
faires. Il s'y étoit sans doute préparé
par l'étude de l'hiltoire, qui donne une
prudence anticipée, tient lieu de l'expé-
rience, & apprend ce que sont les hom-
mes avec qui l'on aàvivre par ce qu'ont
été ceux des autres siécles. Mais on é-
tudietout autrement les hommes eux-mê-
mes, dans leur cara&ére, dans leur con-
duite , dans leurs démarches. L'amour
de